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Radio Publique Africaine
“La voix des sans voix”

Le parlement burundais diverge sur l’utilité d’autoriser les experts de l’ONU à venir enquêter au Burundi

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Certains parlementaires demandent au gouvernement burundais d’autoriser la commission d’enquête de l’ONU à faire librement ses investigations sur les droits l’homme dans le pays. Selon ces députés, les violations des droits de l’homme continuent à être commises sur le territoire burundais. Il y a d’autres parlementaires qui, en revanche, rejettent le récent rapport de cette commission onusienne. Le débat sur ce rapport a été mené ce mardi dans les enceintes de l’assemblée nationale où étaient conviés trois ministres.

La ministre de la justice du Burundi dit que le rapport des experts de l’ONU ne vaut rien. Devant l’assemblée nationale et le sénat réunis en congrès, la ministre Aimée-Laurentine KANYANA explique que les enquêteurs onusiens sont complices des ennemis du gouvernement du Burundi. « Comme vous l’avez vu, ils ont uniquement interrogé ceux qui sont en dehors du pays. Le Gouvernement du Burundi leur a refusé la permission de venir enquêter sur place et à juste titre car ils n’avaient rien à faire au Burundi. Qu’est-ce qui s’est réellement passé au Burundi ? Des gens ont voulu semer le désordre dans le pays et les agents de l’ordre ont maté cette insurrection conformément à la loi. Et ces fauteurs de trouble ont eu la punition qu’ils méritaient. Aujourd’hui, ils se démènent pour voir comment s’en sortir. »

 

Dans ce débat de ce mardi au palais des congrès de Kigobe, certains parlementaires ont dénoncé un rapport mensonger. C’est le cas de la sénatrice Victoire NAHIMANA du parti Cndd-Fdd. Elle a insisté sur la question des droits des journalistes. « Ils disent que nous avons violé leur droit en suspendant leurs médias. Laissez-moi vous rappeler que nous étions là en 2015 et que nous sommes témoins du soutien que ces médias ont apporté aux manifestants. Alors, je demanderais à leurs pays hôtes de nous les remettre. A ce moment-là nous déciderons de ce que nous allons faire d’eux. »

 

Le député Fabien BANCIRYANINO de la coalition Amizero y’Abarundi a quant à lui apprécié le rapport de l’ONU. « Les gens continuent à être portées disparues. La seule différence, c’est qu’on ne retrouve plus les corps. Oui. Souvenez-vous bien. Dernièrement à Bugendana, il y a une personne qui a été portée disparue. Ses ravisseurs ne sont toujours pas connus. Tout ça vient gonfler le nombre de disparitions. Les gens continuent à fuir le pays. L’exemple le plus récent est celui des tambourinaires. Jusqu’à date, personne ne connait le motif de leur exil. A mon avis, vous devriez apprendre à vos ministres le langage diplomatique. Laissez ces gens venir enquêter sur terrain, parce que plus vous vous entêtez à leur fermer les portes, plus la situation va dégénérer. » Le président de l’Assemblée nationale, Pascal NYABENDA lui a immédiatement reproché d’avoir aidé les experts de l’ONU à rédiger le rapport.

 

Au cours de ces échanges dans les deux chambres du parlement, le président du sénat Révérien NDIKURIYO en a profité pour tenter d’expliquer le mot ‘’Kora’’ ou ‘’travailler’’ qu’il a prononcé devant la population en 2015. « Ils parlent de son excellence le Président de la République, ils citent des membres du Cndd-Fdd. Ils m’ont également cité à plusieurs reprises, vous le savez. Bon je n’aime pas parler le français, j’ai d’ailleurs arrêté parce qu’ils ont dit que ‘’travailler’’ c’est tuer les gens. ‘’Rassembler les malfaiteurs’’ c’est tuer selon eux. Quand je félicite la population d’avoir rassemblé les malfaiteurs et de les avoir remis aux Forces de sécurité et à la justice, ils m’accusent de leur avoir ordonné de les tuer. Et d’ailleurs, quand tu dis que ‘’travailler’’ c’est ‘’tuer’’ comment tu l’as su ? Moi je parle kirundi mais toi tu es belge ou français. Pourquoi tu peux être confiant en ton interprétation ? »

 

Au cours de ce débat, la ministre de la justice Aimée-Laurentine KANYANA a également réagi aux propos du député Fabien BANCIRYANINO. « Le député Fabien BANNCIRYANINO dit que les gens continuent à être tués sans laisser de traces, d’autres enlevés. Bref que la situation ne cesse de dégénérer. J’aimerai demander au Président de l’Assemblée Nationale de traduire en justice les gens qui profèrent de telles accusations sans aucune preuve, des accusations qui font peur et qui sèment la panique au sein de la population. Vous comprenez que de tels propos sont incendiaires alors qu’il y a des rapports qui certifient que la sécurité au Burundi s’est nettement améliorée. »

 

Au cours de ce débat dans lequel ont également participé les ministres de l’intérieur et celui des droits de l’homme, le parlement burundais a sorti une déclaration qui rejette en bloc tout le rapport de la commission d’enquête de l’ONU sur le Burundi.

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