Depuis le début de la crise qui secoue le Burundi, les femmes commerçantes de Cibitoke ont été sommées de ne plus vendre leurs fruits et légumes au Rwanda voisin. Une interdiction qui ruine leur commerce car n’ayant plus de marché d’écoulement.
« Certaines d’entre nous avaient contracté des crédits pour pouvoir exercer ce commerce. Aujourd’hui, elles n’arrivent pas à payer. Même celles qui n’ont pas de crédits enregistrent de nombreuses pertes car la clientèle a sensiblement baissé et nos produits de vente, essentiellement des fruits et légumes, ne sont pas conservables plus d’une journée. On est obligé de tout jeter sans qu’il y ait aucune entrée », raconte une de ces femmes.
Selon les témoignages recueillis à Cibitoke, certaines de ces femmes risquent leurs vies en exerçant la fraude pour pouvoir écoulé leurs marchandises. « Nous passons dans des chemins clandestins, la police peut te saisir et t’accuser de fraude. Ou comme il s’agit d’un chemin non tracé, tu peux rencontrer des animaux sauvages qui peuvent atteindre à ta vie ; tout cela nous le faisons pour subvenir aux besoins de nos familles », confie une commerçante.
Ces femmes qui exercent le commerce transfrontalier appellent les politiques burundais à résoudre leurs différends avec le Rwanda pour qu’elles reprennent leur commerce.