« On nous encourage de continuer à nous rendre à l’école », témoigne d’emblée une jeune fille de 19 ans.
Cette réfugiée est enceinte de 5 mois, et se résout déjà à devoir abandonner ses études. « Je dors tout le temps sur le pupitre quand je suis en classe. Je ne peux pas regarder au tableau pendant trente minutes d’affilées », nous confie la jeune fille qui signale avoir souvent des vertiges au cours de la journée.
La plupart de ces jeunes filles enceintes du camp des réfugiés de Mahama sont à l’école secondaire. En plus des absences, ces jeunes filles rentrent souvent avant l’heure.
« Suite aux conditions de vie difficiles dans le camp, le vagabondage sexuel est très présent », déplore S.I, un réfugié burundais d’une quarantaine d’années.
S.I précise néanmoins que la sensibilisation à grande échelle est organisée en permanence dans le camp pour essayer de réduire le phénomène.
« Je ne peux pas dire que ça va disparaître parce que c’est difficile dans un milieu comme celui-ci où il y a la promiscuité », poursuit S.I qui se félicite pourtant de la réduction de l’ampleur du nombre de grossesses non désirées.
La plupart des victimes sont des élèves
Selon R.K, animatrice communautaire, les jeunes filles enceintes sont très nombreuses dans le camp de Mahama et les élèves constituent la majorité.
Les mineures enceintes sont assistées par l’organisation ‘’Save the Children’’. Elles sont suivies dans les ménages et obtiennent une assistance spécialisée en cas de besoin selon, l’animatrice communautaire qui affirme avoir traité « une centaine de cas de grossesses non désirées pendant toute une année ».
L’organisation ‘’American Refugee Committee’’ offre également une assistance humanitaire à ces réfugiées, signale R.K.
« Les jeunes filles sont piégées à travers de petites choses qu’elles ne sont pas capables de se procurer », affirme une autre réfugiée qui explique que les garçons leur achètent des limonades, des beignets ou du lait de toilette et en profitent parfois pour abuser d’elles sexuellement.
