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“La voix des sans voix”

Trois officiers burundais renvoyés de la mission de l’ONU en Centrafrique

février 11, 2016 3544
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Le Département des opérations de maintien de la paix des Nations Unies a décidé le renvoi de trois officiers burundais de la mission de maintien de la paix en Centrafrique (MINUSCA). Ces officiers sont soupçonnés d’avoir commis de graves violations des droits de l’homme depuis le début de la crise en avril 2015. Bujumbura n’a pas encore réagi à cette décision.
 
La décision du département des opérations de maintien de la paix de l’ONU date du 5 février 2016 mais l’information a filtré ce mardi 9 février 2016. Selon le document signé par le conseiller militaire du département des opérations de l’ONU, les trois officiers concernés sont le Major Pierre Niyonzima, le Major Jimmy Rusheshe et le Major Jean Bosco Mushimantwari. La décision de les renvoyer à Bujumbura, alors qu’ils n’étaient en mission en Centrafrique au sein de la MINUSCA que depuis le 13 décembre 2015, se base sur le rapport de l’Office du Haut-Commissariat aux droits de l’homme concernant les allégations de graves violations des droits de l’homme qui pèsent sur les trois officiers de l’armée burundaise. 
 
« Le département des opérations de maintien de la paix a décidé de rapatrier les officiers de la MINUSCA avec effet immédiat » peut-on lire dans ce document signé par le Lieutenant-Général Maqsood Ahmed. 
 
 
Quelles sont les accusations à la charge de ces officiers ?
 
 
Selon des sources militaires burundaises, le Major Jean Bosco Mushimantwari aurait travaillé en complicité avec le Général de Brigade Jean Paul Habimana surnommé ‘’Gishinga’’ pour envoyer de manière systématique dans différents camps de l’intérieur les militaires d’ethnie tutsi issus des anciennes Forces Armées Burundaises (FAB) qui travaillaient à Bujumbura, pour les remplacer par des militaires d’ethnie hutu issus des anciens partis et mouvements politiques armés (ex-PMPA) en particulier ex-CNDD-FDD. Le Major Mushimantwari était encore au service des ressources humaines à l’Etat-major de l’armée. 
 
Le Major Pierre Niyonzima pour sa part est le frère du Lieutenant-Colonel Darius Ikurakure, commandant du camp Génie de combat de Muzinda, très impliqué dans les opérations de répression, d’assassinats et de disparitions forcées menées dans les quartiers dits contestataires du troisième mandat du Président Nkurunziza. Nos sources indiquent que le Major Niyonzima travaillait au sein du service Budget de l’Etat-major de la FDN et était chargé de l’approvisionnement en eau et en électricité des camps militaires ainsi que des ménages des officiers de l’armée.
 
D’après les informations recueillies, le Major Pierre Niyonzima a participé aux répressions des manifestations pacifiques en se rendant sur terrain pour tirer à balles réelles sur les civils non armés. Nos sources révèlent que les exactions les plus violentes auxquelles a participé le Major Niyonzima sont l’attaque de l’hôpital Bumerec de Kabondo en date du 14 mai 2015 pour achever les militaires blessés au cours de la tentative de coup d’Etat manqué de la veille.  
 
L’autre officier burundais renvoyé de la MINUSCA est le Major Jimmy Rusheshe. Cet ancien commandant de la Police Militaire (PM) est cité par plusieurs sources comme ayant participé aux séances de torture des personnes arrêtées pour avoir manifesté contre le troisième mandat du Président Pierre Nkurunziza.
 
Ces trois officiers des FDN avaient été affectés au sein de la mission de maintien de la paix en Centrafrique fin 2015 avec trois autres officiers de l’armée et un sous-officier. Leur expulsion de la MINUSCA intervient quelques semaines après celle du Colonel Gaspard Baratuza, ancien porte-parole de l’armée qui devait être affecté au service communication de la MINUSCA. Le Colonel Baratuza est accusé d’avoir menti sur le bilan et le déroulement des événements des 11 et 12 décembre 2015, où des centaines de personnes habitant les quartiers dits contestataires ont été exécutées par des agents des forces de sécurité de l’Etat en représailles à l’attaque de 4 camps militaires par un groupe armé. Sur cette liste datant de décembre dernier, il ne reste donc en mission en Centrafrique que le Major Dismas Sindaye surnommé ‘’Gafuni’’, le Capitaine Etienne Bigirimana ainsi que l’adjudant Adam Nzigo.
 
Certaines sources militaires estiment que ce renvoi systématique des missions de maintien de la paix d’officiers soupçonnés de violations graves des droits de l’homme ou de complicité devrait servir de leçons aux autres militaires qui continuent de s’adonner à ces exactions.       
 

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