Welcome to RPA   Click to listen highlighted text! Welcome to RPA Powered By GSpeech

Radio Publique Africaine
“La voix des sans voix”

Le Maire de la ville annonce l’occupation forcée des maisons ‘’inoccupées’’ de Bujumbura

février 18, 2016 3496
Rate this item
(0 votes)
Le Maire de la ville a surpris plus d’un en annonçant ce lundi que les maisons inoccupées de Bujumbura allaient être transformées en positions des forces de l’ordre. Freddy Mbonimpa l’a déclaré devant les responsables administratifs et sécuritaires de la ville. C’est une véritable spoliation que dénoncent les propriétaires de ces maisons qui ont dû fuir à cause de l’insécurité dans la ville de Bujumbura. L’opposition dénonce un plan du pouvoir visant à dérober tous les supposés opposants au 3ème mandat.
 
L’annonce a été faite lundi 15 février 2016 par le Maire de la ville de Bujumbura. Au terme d’une réunion avec l’ensemble des responsables administratifs et sécuritaires de la mairie, Freddy Mbonimpa a décidé de lister toutes les maisons inoccupées ainsi que les raisons de l’absence des propriétaires : « on a décidé d’identifier toutes les maisons inoccupées dans les quartiers ainsi que leurs propriétaires et savoir pourquoi elles sont fermées ; car les malfaiteurs se cachent dans ces maisons inoccupées, ils y cachent aussi leurs armes » a-t-il déclaré.
 
Toute maison inoccupée sera ainsi transformée en position des forces de l’ordre a ajouté le Maire de la ville : « si nous trouvons des maisons inoccupées suite à l’absence des propriétaires, nous allons y implanter des positions de la police et des militaires pour assurer la sécurité ».  
 
Les propriétaires des maisons en question crient au scandale et accusent le pouvoir de vouloir les spolier des biens acquis difficilement : « c’est un véritable vol ! On a construit nos maisons difficilement à la sueur de nos efforts et avec de nombreux sacrifices. Et maintenant ils veulent les donner à d’autres personnes ? » s’interroge indigné un des propriétaires de maison de Bujumbura qui a dû fuir le pays. 
 
Un autre propriétaire de maison de Mutakura dénonce cette mesure illégale en ces périodes d’insécurité. Ayant lui-même fui le quartier suite à l’insécurité, il s’apprêtait d’ailleurs à retourner chez lui : « la situation est calme depuis quelques temps à Mutakura. On s’apprêtait à retourner dans notre maison. On s’attendait plutôt à ce que les chefs de quartier nous réunissent pour qu’on puisse exposer nos problèmes. Cette décision du Maire achève tous nos espoirs ! ».  
 
 
« Le pouvoir cherche à dérober les biens des opposants au 3ème mandat »
 
 
Selon le président de la campagne « Halte au 3ème mandat », le pouvoir de Bujumbura poursuit son plan visant à éliminer toute voix discordante. Ce plan selon Vital Nshimirimana passe par la spoliation des biens des supposés anti-troisième mandat du Président Nkurunziza : « c’est une stratégie utilisée par tous les pouvoirs dictatoriaux et génocidaires. Le pouvoir cherche à anéantir tout opposant physiquement et à travers ses biens » martèle le président de la campagne engagée par la société civile, contraint lui-même à l’exil suite aux menaces sur sa sécurité.
 
L’opposition pour sa part n’est pas surprise. Léonce Ngendakumana, président du parti Frodebu, rappelle que le pouvoir du Président Nkurunziza avait déjà annoncé il y a quelques mois la spoliation des biens des habitants des quartiers contestataires. « Cette spoliation a été annoncée en premier lieu par le président du Sénat Révérien Ndikuriyo. Il avait ordonné aux responsables administratifs et sécuritaires de ‘’travailler’’ sur tous les cas des personnes opposées au 3ème mandat de Pierre Nkurunziza. Il avait même promis que les parcelles libérées allaient être redistribuées aux vrais ‘’patriotes’’. Nous estimons que l’implantation de soi-disant positions n’est en fait que la concrétisation de cette promesse » dénonce Léonce Ngendakumana.  Cet opposant politique estime que la mise en application de cette mesure aura pour grave conséquence d’attiser la haine entre les habitants spoliés et les corps de défense et de sécurité.
 
L’opposition burundaise ainsi que les organisations de la société civile appellent les agents des forces de défense et de sécurité à refuser l’occupation des maisons d’autrui. Elles mettent en garde sur les conséquences de cette décision, si jamais elle venait à être exécutée. « La communauté internationale devrait sortir de ses discours qui n’ont aucun effet sur le Président Nkurunziza pour passer à l’acte, car il est clair que le pouvoir ne cessera pas ses violations multiples des droits de l’homme » estiment l’opposition ainsi que des organisations de la société civile.    
      

Leave a comment

Make sure you enter all the required information, indicated by an asterisk (*). HTML code is not allowed.

Faire un don

Nos journaux parlés

Qui est en ligne?

Nous avons 345 invités et aucun membre en ligne

Click to listen highlighted text! Powered By GSpeech