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Radio Publique Africaine
“La voix des sans voix”

Pas de répit pour les professionnels des médias au Burundi

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Le harcèlement des journalistes se poursuit, le dernier en date est l’arrestation d’une journaliste américaine et d’un burundais Dimanche 23 Octobre 2016. Le journaliste burundais a passé 24 heures détenu dans un poste de police, mais l’américaine Julia Steers a été vite relâchée. Actuellement, un journaliste burundais est incarcéré à la prison centrale de Mpimba, un autre est porté disparu depuis 3 mois et plusieurs autres ont été contraints à l’exil. 
 
Ils étaient à 3 au quartier Mutakura, quartier du Nord de la ville de Bujumbura. La journaliste américaine Julia Steers, le journaliste burundais correspondant de la BBC, Gildas Yihundimpundu, et leur chauffeur Pascal Sinahagera. Ils faisaient un reportage sur les habitations désertes de ce quartier, qualifié de contestataire par le gouvernement burundais pour s’être illustré dans les manifestations contre le troisième mandat de Pierre Nkurunziza.  
 
Au moment de leur arrestation, leur matériel a été confisqué, puis ils ont été conduits à la zone Cibitoke où ils ont été interrogés par la police, en compagnie des agents du Conseil National de la Communication, CNC. 
 
Après leur arrestation, le porte-parole de la police a déclaré qu’ils étaient accusés de "tentative de destruction des preuves des crimes commis par les insurgés à Mutakura". 
 
Juste après les alertes sur leur arrestation, la journaliste Julia Steers est libérée et remise à l’ambassade américaine.
 
Toutefois, son traducteur ou fixeur Gildas Yihundimpundu et leur chauffeur sont transférés au cachot du service des renseignements. Après 24 heures de détention, ils ont été relâchés à leur tour.
 
Une longue série de répression des journalistes  
 
Dans ce cachot était également détenu il y a quelques jours un autre journaliste, Salvator Nahimana de la radio Maria Burundi, aujourd’hui emprisonné à Mpimba. Il est accusé de collecter des vivres pour les bandes armées. Il a été lui-aussi arrêté à Mutakura le 2 Octobre 2016 alors qu’il participait à une réunion de cellule de prière. 
 
A côté de ces détentions, le sort du journaliste Jean Bigirimana du Journal Iwacu n’est toujours pas connu. Il est porté disparu depuis le 22 Juillet 2016 à Bugarama, de la province Muramvya alors qu’il répondait à un appel. D’après des témoins, il a été embarqué dans un véhicule du SNR et depuis, aucune trace de lui.
 
Au chapitre des arrestations, il faut aussi rappeler celle de Fidélité Ishatse, correspondante de la Voix de l’Amérique, arrêtée le 7 Octobre 2016 à Bukemba dans la province Rutana en début d’après-midi et relâchée dans la soirée. Elle a été accusée de ne s’être pas annoncée à l’administration de Bukemba. 
 
Les journalistes Hermès Ntibandetse de la RPA et Esdras Ndikumana correspondant de la RFI, ont été arrêtés successivement le 29 Janvier 2016 et le 2 Août 2015. Des arrestations suivies de séance de torture. Les deux ont par après pris le chemin de l’exil. 
 
Les journalistes étrangers ne sont pas épargnés dans cette persécution. C'est le cas de Jean-Philippe Rémy et Philip Edward Moore du journal '‘Le Monde'‘ arrêtés le 28 Janvier 2016 et détenus au SNR, puis relâchés après plusieurs tractations.
 
La persécution, ce n’est pas seulement des arrestations physiques. L'émission Karadiridimba de la radio Isanganiro vient d'être suspendue pour un mois par le Conseil National de la Communication. Karenga Ramadhan, président du CNC, dit qu’une transition musicale de l’émission contient des paroles qui ne plaisent au pouvoir CNDD-FDD.    
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