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Radio Publique Africaine
“La voix des sans voix”

Les récents discours des autorités burundaises soulèvent le tollé

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Les déclarations tenues ces derniers jours par les autorités suscitent de nombreuses réactions dans le monde. L’Union Africaine, l’Union Européenne et les Etats-Unis estiment que de tels discours tendent à aggraver les tensions déjà vives depuis le début de la crise en avril 2015. Tous appellent à un dialogue inclusif pour un retour de la paix au Burundi.

Dans un communiqué de ce 4 novembre, l’Union Africaine dénonce « la poursuite des actes de violence ainsi que la multiplication des déclarations de nature à aggraver davantage la tension actuelle ». La Présidente de la Commission de l’Union Africaine, Nkosazana Dlamini-Zuma, estime que cela crée « les conditions d’une instabilité encore plus grande, aux conséquences dévastatrices tant pour le Burundi que pour l’ensemble de la région » peut-on lire dans ce communiqué. 

 

L’Union Africaine reste convaincue que « seul un dialogue inclusif regroupant l'ensemble des acteurs burundais pourra permettre au Burundi de surmonter les graves difficultés actuelles ». Nkosazana Dlamini-Zuma rappelle par ailleurs les menaces de sanctions ciblées à l’endroit des personnes responsables de la violence au Burundi et qui entravent la recherche d'une solution à la crise.

 

L’Union Européenne emboîte le pas à l’Union Africaine en soutenant ce communiqué signé par Nkosazana Dlamini-Zuma. « L'incitation à la violence et à la division est une menace supplémentaire à la stabilité et sécurité du pays » peut-on lire dans une déclaration sortie ce 6 novembre par la Haute représentante de l’Union européenne. L’UE en appelle à la responsabilité et à la retenue de tous « face aux déclarations récentes qui risquent d'aggraver profondément la situation ».

 

L’Union Européenne rappelle l’invitation à l’endroit des autorités burundaises pour « participer aux consultations prévues par l'article 96 de l'accord de Cotonou pour rechercher une solution acceptable pour les parties afin de remédier au non-respect des éléments essentiels de l'Accord que sont les droits de l'homme, les principes démocratiques et l'Etat de droit ». L’institution européenne dit aussi appuyer « les efforts de médiation de l'Ouganda et de la Communauté des pays de l'Afrique de l'est » et attend du Gouvernement du Burundi que « tout soit fait pour entamer un dialogue inclusif sans délai, en préservant les acquis de l'accord de paix d'Arusha ».

 

Une autre réaction face aux discours tenus par les autorités burundaises ces derniers jours est celle des Etats-Unis. Par la voie de son Ambassadeur permanent aux Nations Unies Samantha Power, les Etats Unis se disent « alarmés par l’escalade de la violence au Burundi ». Ils jugent également alarmant les discours qualifiés d’irresponsables et de dangereux de la part à la fois « du Gouvernement, des milices pro-gouvernementales, des forces violentes anti-gouvernementales ainsi que des éléments criminels ».

 

L’inquiétude concerne également le discours à la Nation du Président Nkurunziza du 2 novembre où « il a promis d’utiliser des méthodes violentes pour que les forces de sécurité fouillent les maisons à la recherche d’armes et d’opposants en cinq jours ». Les Etats-Unis estiment que le maintien d’un climat de peur et de tension à travers ce genre de langage et de telles mesures ne fait que prolonger et aggraver la crise politico-sécuritaire au Burundi.   

 

« Nous sommes aussi perturbés par les rapports de l’utilisation de discours incendiaires et divisionnistes par d’autres officiels du Gouvernement. Le Président du Sénat Révérien Ndikuriyo a invoqué un langage d’horreurs que la région n’a pas connu depuis 20 ans » poursuit la déclaration des Etats-Unis. Ce langage est jugé terrifiant au vu des mots utilisés par le Président du Sénat Burundais comme « pulvériser », « exterminer » ou des phrases comme « ces personnes sont bonnes à mourir ; je vous donne cet ordre, allez-y » relève les Etats-Unis.  

 

Pour les Etats-Unis, ces discours et appel du Président à une répression risquent d’inciter une plus grande violence. L’appel du Gouvernement américain est dirigé à l’endroit du Gouvernement Burundais de « permettre l’accès immédiat des experts en droits de l’homme et sécurité de l’Union Africaine » mais aussi d’agir immédiatement conformément à son engagement « de participer à un dialogue sous médiation internationale à l’extérieur du Burundi »pour aboutir de manière consensuelle à la restauration de la stabilité au Burundi.

 

La crise politico-sécuritaire qui a débuté en avril 2015 suite à l’annonce du Président Nkurunziza de briguer un troisième mandat a déjà fait plus de 260 personnes tuées et de nombreux disparus ainsi que plus de 200.000 réfugiés dans la sous-région. Des membres des services de sécurité de l’Etat ainsi que certains jeunes du parti au pouvoir CNDD-FDD sont pointés du doigt comme responsables de ces exactions qui se sont multipliées après la prestation de serment du Président Nkurunziza.

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