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Radio Publique Africaine
“La voix des sans voix”

Le Conseil de Sécurité de l’ONU appelé à sortir de l’inertie pour « agir » au Burundi

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Le Conseil de Sécurité des Nations Unies s’est réuni ce lundi pour débattre à nouveau sur la situation au Burundi. Le Conseiller spécial de Ban-Ki-Moon sur la prévention du Génocide ainsi que le Haut-Commissaire aux Droits de l’homme ont tous deux avertis le Conseil que le Burundi a atteint un point critique avec une crise politique profonde et une escalade rapide de la violence qui ont des implications au niveau de la stabilité de la région et l’équilibre ethnique.

Le Conseil de sécurité des Nations Unies a été briefé respectivement par le Sous-secrétaire Général chargé des Affaires politiques Jeffrey Feltman, le Haut-Commissaire aux Droits de l’Homme Zeid Ra'ad Al Hussein ainsi que le Conseiller Spécial de Ban-ki-Moon sur la Prévention du Génocide Adama Dieng. M. Feltman a déclaré que « des résidents traumatisés découvrent fréquemment des corps mutilés, victimes d’exécutions ». Pour le Sous-secrétaire Général de l’ONU chargé des Affaires politiques, le début des assassinats à caractère politique s’est amplifié après le meurtre de Zedi Feruzi, un opposant politique, le 22 mai dernier.

 

Jeffrey Feltman s’en est pris au Gouvernement qui use de la répression par les services de sécurité pour régler une crise politique. « Il n’est pas crédible de clamer qu’un petit groupe de criminels ou traitres est responsable de la violence actuelle. Le problème est beaucoup plus profond et par conséquent plus inquiétant » a déclaré le haut fonctionnaire, qui rappelle aussi que « la mise en place d’un Gouvernement ouvert à certaines personnalités de l’opposition n’a pas calmé la situation mais s’est plutôt aggravée de manière inquiétante ».

 

Le Sous-secrétaire Général de l’ONU chargé des Affaires politiques a déclaré devant le Conseil de sécurité que « le Gouvernement Burundais n’a pas encore établi les conditions pour un dialogue politique inclusif et crédible et l’encourage les autorités burundaises à le faire rapidement  » et n’a pas mâché les mots pour juger que la nouvelle Commission Nationale de Dialogue Inter-Burundais crée par le Président « ne sera pas capable de faire des progrès dans un contexte de tension sécuritaire ou des membres de partis politiques et de la société civile sont fréquemment retrouvés morts dans les rues ».

 

 

 

« Le Conseil de sécurité doit agir avant qu’un plus grand carnage n’arrive »

 

 

 

La situation au Burundi est également jugée alarmante par le Haut-commissaire aux Droits de l’Homme. Selon Zeid Ra'ad Al Hussein, « plus de 240 personnes ont été tuées depuis le début des protestations en avril » et des centaines de cas d’arrestations arbitraires pour le seul mois passé d’octobre. A ceux-là s’ajoutent « plus de 280.000 Burundais déplacés et réfugiés » dans la région des grands lacs qui fuient cette violence et « craignent un plus grand carnage ».

 

L’autre fait soulevé devant les diplomates du Conseil de sécurité par le plus haut responsable des Droits de l’Homme de l’ONU ce sont « les récents propos incendiaires des membres du Gouvernement » qui suggèrent que « la crise pourrait prendre une dimension ethnique ».Parmi ces discours incendiaires, le Haut-commissaire aux Droits de l’Homme rappelle ceux du président du Sénat burundais Révérien Ndikuriyo qui a appelé les autorités à rassembler les gens pour « pulvériser ». « Des phrases pareilles rappellent un langage que cette région a entendu auparavant et ne devraient pas entendre à nouveau. Elles pourraient signifier l’imminence de la pire violence » a alerté Zeid Ra'ad Al Hussein au Conseil de sécurité. Un Conseil de sécurité qui connaît pertinemment la situation du Burundi depuis des mois a semblé regretter le Haut-Commissaire aux Droits de l’homme qui en appelle à la « responsabilité du Conseil de remédier à cette situation qui pourrait mener à un plus grand carnage ».

 

« Les Nations Unies ne peuvent pas échouer à prendre des mesures appropriées maintenant » a martelé pour sa part le Conseiller spécial de Ban-Ki-Moon sur la Prévention du Génocide qui craint à nouveau le « chaos ». Comme un dernier appel implorant au Président Nkurunziza, M. Dieng a déclaré : « s’il y a un temps pour le Président et son Gouvernement d’afficher un leadership responsable, c’est maintenant ! ». Pour ce haut cadre onusien, le Gouvernement doit travailler pour restaurer la paix, une responsabilité qui incombe aussi à l’Union Africaine, l’EAC et les Nations Unies. Faisant référence au passé du Burundi et du Rwanda voisin, le Conseiller spécial de Ban-Ki-Moon sur la Prévention du Génocide a rappelé au Conseil de sécurité « les conséquences tragiques de l’inaction lorsque des leaders incitent à la violence ».

 

Face à ces accusations, le Ministre Burundais des Relations Extérieures a déclaré au Conseil que  « le pays est globalement calme » et parle « de fausses informations relayées par l’opposition radicale et les médias ». Selon Alain Nyamitwe, « certains camps de réfugiés surtout au Rwanda deviennent des pépinières de recrutement » et conclut que « les menaces de sanctions et les coupures d’aides ne sont pas la bonne méthode ».

 

 

 

Il faut accélérer l’action estime la France

 

 

 

Tout comme les hauts cadres onusiens, les diplomates français à l’ONU estiment que le Conseil de sécurité « doit prendre ses responsabilités ». « Nous ne devons pas laisse l’histoire se répéter » a ajouté l’Ambassadeur britannique à l’ONU qui rappelle le cas du Rwanda il y a 21 ans. La France a donc pris l’initiative d’une proposition de résolution sur le Burundi qui devrait également être débattue cette semaine. Celle-ci propose entre autre « des sanctions ciblées contre les responsables des violences au Burundi ». La résolution demande aussi à Ban Ki-moon d’envisager « un renforcement de la présence des Nations unies au Burundi » et « la possibilité de déployer un contingent en cas de dégradation rapide de la sécurité ». Enfin, la proposition de résolution encourage la Cour pénale internationale (CPI) à suivre l’évolution de la situation au Burundi.

 

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