Le pouvoir ne cache plus son hostilité vis-à-vis du Rwanda
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Le pouvoir a entamé ce samedi 13 février 2016 des manifestations dans le but, dit-il, de dénoncer la tentative de déstabilisation des Institutions par le Président Rwandais Paul Kagame. Ces manifestations visent aussi à remercier l’Union Africaine pour avoir suspendu l’envoi des troupes de la MAPROBU, la mission censée protéger la population civile face aux violences en cours depuis le début de la crise.
Dans la commune Gitega au centre du pays, ces manifestations ont eu lieu au centre-ville de et ont connu une participation d'environ trois cent personnes pour une ville de plus de 65.000 habitants. Elles ont été précédées par des travaux communautaires qui se sont déroulés au stade de GITEGA. Les participants à ces travaux, constitués à une très grande majorité par les militants du parti présidentiel CNDD-FDD et quelques élèves internes du secondaire contraints d'y participer, ont par après effectués une marche manifestation qui les a conduits au centre- ville de GITEGA, à côté de la banque Interbank, où les discours ont été prononcés. Ils portaient des petites pancartes avec des écrits hostiles à l'envoi des troupes étrangères au BURUNDI, en l’occurrence la MAPROBU proposée initialement par l’Union Africaine avant qu’elle ne se rétracte. Ces manifestants scandaient aussi des propos hostiles au RWANDA et au Président Paul KAGAME et rejettent toute négociation avec ceux qu'ils appellent ‘’putschistes’’, en clair tous les discours repris régulièrement par les autorités.
Dans son allocution, le gouverneur de la province GITEGA, Venant MANIRAMBONA, a précisé que de telles manifestations étaient en train de se dérouler dans toutes les onze communes que compte la province.
De son côté, l'envoyé du gouvernement, le Ministre de l'intérieur Pascal BARANDAGIYE, a précisé le message de son gouvernement en « félicitant » les présidents des pays de l'Union Africaine « qui ont pris la décision de refuser l'envoi des troupes étrangères au BURUNDI ». Il rejette en outre toute négociation avec ceux qui sont qualifiés de « putschistes ». Ce discours mentionne également que certains des putschistes ont déjà été jugés conformément à la loi, « mais qu'il y en a trente-quatre autres qui sont recherchés par la justice », demandant ainsi aux pays qui les hébergent de les extrader au BURUNDI.
Le principal message de ce discours, repris également dans toutes les provinces, c’est l’hostilité affichée contre le Rwanda et le Président Paul Kagame. Le pouvoir l’accuse de former militairement les Burundais réfugiés au Rwanda pour ensuite venir perturber la sécurité au BURUNDI. Le ministre Pascal BARANDAGIYE qui a lu le discours a conclu en disant que ce genre de manifestations auront lieu tous les samedis avant les travaux communautaires.
Toutefois, plusieurs habitants de GITEGA continuent de réclamer l'intervention rapide des forces étrangères au BURUNDI pour arrêter les meurtres, tortures et enlèvements que subissent les Burundais qui ont manifesté contre le troisième mandat du Président Pierre NKURUNZIZA. Ils estiment que le Rwanda et son président doivent plutôt être félicités pour avoir donné refuge aux Burundais qui allaient être tués. Ils contestent en outre ce qu'ils qualifient de montage du gouvernement burundais contre le RWANDA visant à l’accuser d'entrainer militairement les réfugiés burundais au RWANDA qui viendraient plus tard perturber la sécurité au BURUNDI.
Plus de 450 personnes ont été tuées depuis le début de la crise enclenchée par l’annonce du Président Nkurunziza de briguer un 3ème mandat qualifié par l’opposition d’illégal. Des victimes qui seraient plus nombreuses du fait des disparitions forcées qui caractérisent cette crise. L’ONU dénombre également plus de 250.000 réfugiés.
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