Le Secrétaire Général des Nations- Unies a été roulé en farine par le pouvoir NKURUNZIZA au terme de sa visite marathon dans la capitale Burundaise. Sa visite n’a été qu’une montagne qui a accouché d’une souris contre toutes les attentes des Burundais qui avaient placé en cette visite tout un espoir de voir le bout du tunnel dans la crise burundaise.

 

Ceci transparaît dans les promesses mensongères formulées par le Président NKURUNZIZA, lui- même, à savoir l’engagement d’instaurer un dialogue inclusif et la libération des prisonniers politiques. Deux promesses vides de sens et qui n’ont servi qu’à jeter de la poudre aux yeux de Ban Ki- Moon et partant de la communauté internationale.

 

Parlons d’abord du dialogue inclusif. Ici, Pierre NKURUNZIZA n’a bougé d’un iota par rapport à ses précédentes positions. Tenez, dans sa déclaration, traduite par Alain-Aimé NYAMITWE à Ban Ki-Moon, sûrement pour couvrir le mensonge de son patron NKURUNZIZA, ce dernier dis- ai- je, a promis un dialogue à la fois inclusif et exclusif. 

 

Il a su se cacher derrière la résolution 2248 adopté par le Conseil de Sécurité des Nations- Unies en novembre 2015. La résolution : « engage le gouvernement burundais à coopérer avec la médiation menée par la Communauté d’Afrique de l’Est et approuvée par l’Union Africaine afin de lui permettre d’organiser immédiatement un dialogue inter- burundais véritable et inclusif associant toutes les parties prenantes pacifiques concernées se trouvant aussi bien dans le pays qu’à l’ étranger, afin de trouver une solution consensuelle, propre au Burundi, à la crise en cours ». 

 

Où réside sa ruse ? Quand la résolution parle de «  toutes les parties prenantes pacifiques », il faut bien souligner toutes les parties prenantes pacifiques, elle donne la latitude à NKURUNZIZA d’exclure à ce dialogue les acteurs politiques de son choix et selon ses stratégies. 

 

C’est un secret de polichinelle, Bujumbura accuse le CNARED de regrouper en son sein certains fauteurs de troubles et de s’être inscrit dans un terrorisme sans nom. Ceci veut dire qu’il appartiendra à NKURUNZIZA et son gouvernement d’exclure le CNARED de ce dialogue et de choisir qui du CNARED peut participer à ce dialogue et ainsi ouvrir la voie à l’éclatement du CNARED. Quelle stratégie ! Monsieur Ban Ki- Moon, cela s’appelle dialogue inclusif ?

 

Par ailleurs, NKURUNZIZA s’est contenté de promettre un dialogue sans préciser à quand le début de ce dialogue. Donc, NKURUNZIZA n’a pris aucun engagement vis- à- vis de Ban Ki- Moon et partant de la communauté internationale.

 

En somme, sur ce point du dialogue, NKURUNZIZA a campé sur sa position tandis que Ban Ki- Moon est devenu le dindon de la farce.

 

 

 

Loin d’être une question de libération des prisonniers politiques, NKURUNZIZA s’est livré à une opération séduction, à travers une simple mesure de grâce présidentielle, non seulement qui s’inscrit parmi les mesures populistes des présidents en panne de vitesse de popularité mais aussi pour miroiter encore une fois les présidents africains mandatés par l’Union Africaine qui font le déplacement à Bujumbura ce 25 février.

 

A analyser de près la mesure de grâce présidentielle, dont apparemment la copie était dissimulée dans les poches de NKURUNZIZA au moment de son entretien avec Ban Ki- Moon, aucun prisonnier politique ne sera relâché.

D’abord, la grâce présidentielle concerne la libération des prisonniers dont les condamnations pénales sont devenues définitives au 31 décembre 2015 et n’est  applicable qu’aux prisonniers condamnés à des peines inférieures ou égales à cinq ans.

 

Ceci dit, toutes les personnes arrêtées avant et après le 31 décembre 2015 et dont les peines ne sont pas encore prononcées définitivement ne sont pas concernées par cette grâce présidentielles. En somme, les personnes arrêtées depuis les débuts des manifestations contre le 3ème mandat de NKURUNZIZA, pourtant accusées de rouler pour les partis d’opposition ne vont jamais bénéficier de cette grâce présidentielle surtout que les détenus pour des motifs politiques sont souvent accusés d’infractions dont l’article 1er du décret portant cette mesure de grâce présidentielle exclut comme bénéficiaires de cette grâce telles détention illégale d’armes à feu, atteinte à la sûreté intérieure et extérieur de l’Etat, appartenance aux mouvements insurrectionnels, ect…..

 

 

 

Sur quelle base, NKURUNZIZA s’est fondé pour déterminer cet effectif ? A- t-il eu des consultations avec les partis politiques pour déterminer et dresser la liste des prisonniers politiques ? A toutes ces questions, la réponse est la négative.

 

Une preuve de plus que Ban Ki- Moon est tombé dans les mailles du filet du mensonge de Pierre NKURUNZIZA. Inutile donc de s’attarder aux autres vaines promesses.

 

Que les chefs d’Etat, qui feront le déplacement demain à Bujumbura, ne tombent pas dans le même sac que le patron des Nations- Unies qui, durant sa visite à Bujumbura, a été réduit en un simple garçon de course d’un chef d’Etat pour relayer ses promesses mensongères.

 

Car les Burundais n’attendent de vous que la condamnation des tueries, des arrestations arbitraires, des violations des droits humains, des charniers perpétrés par les agents des forces de l’ordre et la protection de la population, les seuls préalables à un dialogue inclusif et franc.

 

Sinon, comme dit un adage africain, les morts (de la crise burundaise) vont se venger sur les vivants (dont vous).