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Radio Publique Africaine
“La voix des sans voix”

De jeunes écoliers endoctrinés à la division et la haine ethnique par le parti au pouvoir

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Le parti au pouvoir multiplie les actes semant la haine ethnique dans tout le pays, dénonce le Mouvement des filles et femmes pour la paix et la sécurité. Une vidéo révélée récemment montre des écoliers récitant et chantant des slogans qui évoquent les différentes crises qui ont endeuillé le Burundi dans le passé. 

 

Les écoliers récitent les slogans de haine et de division, comme un récital appris par cœur et relancé par un homme qui harangue la foule d’écoliers. Dans cette vidéo, qui a scandalisé plusieurs internautes, les écoliers font le rappel des dates noires de l’histoire du Burundi. 

 

« Quand vous êtes éprouvés, vous devinez directement le danger qui vous guette : 1965, 1972, 1988 ; nous sommes au courant de ce qui s’est passé au Burundi et le drame de 1993 quand feu Président Melchior Ndadaye a été sauvagement assassiné et d’innombrables burundais ont été tués dans la foulée », entonnent les enfants à l’appel d’un homme qui les encourage à travers un micro.

 

Le parti CNDD-FDD rappelle à ces enfants que les présumés auteurs existent toujours et qu’ils sont toujours prêts à la récidive. « Est-ce que c’est fini ? » interroge l’homme qui harangue la foule. 

 

« Oh ! Chassez le naturel, il revient au galop. Ceux qui ont le ventre affamé sont aux aguets comme les abeilles d’un essaim. Ils se disent prêts pour corriger le gouvernement. Ceux-là veulent nous caresser dans le sens des poils, afin de nous faire du mal. Le CNDD-FDD  l’a déjà remarqué », répondent en chœur les écoliers en uniformes.

 

Ces slogans de haine sont proférés par des enfants en bas âge encore à l’école primaire. Il y a moins de deux mois, une autre vidéo avait révélé les chants des membres de la ligue Imbonerakure du parti CNDD-FDD dans laquelle ils incitent aux viols des femmes et jeunes filles de l’opposition. 

 

Le Mouvement des filles et femmes pour la paix et la sécurité se dit choqué

 

Le mouvement des filles et femmes pour la paix et la sécurité au Burundi s’inscrit en faux  contre cet « endoctrinement » à l’endroit des écoliers. Selon ce mouvement, il est inconcevable que la ministre de l’éducation mette en garde les directeurs des écoles ayant un taux de réussite bas ; alors que les enfants passent leurs temps à assimiler des récitations incitant à la haine ethnique et à la discrimination.

 

« Le laboratoire de la haine du CNDD-FDD fonctionne 24h/24h. Une de leur chanson dit notamment ceci : que vous le vouliez ou non, nous allons vous enflammer, personne ne pourra prononcer un mot, ; vous êtes forts les Imbonerakure, vous êtes des lions, quand vous rugissez tout le monde s’enfuit », dénonce l’une des leaders du mouvement des filles et femmes pour la paix.

 

Au moment où les dirigeants crient fort que le pays est en paix, poursuit le Mouvement, cette chanson est de celle qui entretient le moral des troupes sur le champ de bataille. 

 

« Mais quel est ce front, et qui sont les belligérants pour qu’on chante la bravoure des Imbonerakure ? Que l’on ne s’y trompe pas, le discours de la haine et de la terreur de cette chanson n’est pas qu’un simple slogan. Les Imbonerakure joignent toujours la parole à l’acte », craint l’une des leaders du Mouvement. 

 

« Qui ignore que les écoliers sont encadrés par des miliciens et les écoles deviennent des foyers de propagande partisane ? », s’interroge aussi le Mouvement qui interpelle la Ministre de l’éducation sur la conséquence observée dans les piètres résultats scolaires.

 

Le Mouvement des filles et femmes pour la paix et la sécurité appelle les parents à ne pas ruiner l’avenir de leurs enfants. 

 

« Aux éducateurs et toute personne en charge de l’éducation de la jeunesse, sachez que la jeunesse intoxiquée et une jeunesse perdue ; et ce n’est pas cette fin que nous avons voulu en les envoyant à l’école », poursuit la déclaration du Mouvement.

 

Tous ceux qui entrainent les enfants dans ces récitations et chansons de haine sont dans une « logique génocidaire » ; et tous les mécanismes sont en train d’être mis en place. « Il suffira d’une étincelle pour que ces jeunes soient utilisés pour commettre l’irréparable », conclut la déclaration du Mouvement.

 

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