Depuis le mois de mai 2017, près de 130 réfugiés burundais du camp de Lusenda en RDC auraient manifesté leur volonté de rentrer au Burundi. Certains d’entre eux sont regroupés en famille.
D’après nos sources, cette volonté d’être rapatriés serait motivée par une vaste « campagne de sensibilisation » du gouvernement burundais qui promet un « paquet retour » à tout réfugié qui accepte de rentrer.
Ce plan dit de « rapatriement volontaire » est appuyé par certains responsables du camp de Lusenda qui ont déjà établi une liste de 130 réfugiés à rapatrier. Des sources au gouvernement burundais indiquent qu’un cadre du HCR de Bujumbura serait impliqué dans ce plan de rapatriement.
Ce fonctionnaire du HCR aurait même promis que le HCR, antenne de Bujumbura, « participera au projet-pilote de rapatriement en octroyant une somme de 60 dollars américains et des vivres pour trois mois par tête à toutes les personnes ayant déclaré leur intention de retour au pays », indiquent nos sources.
Le premier rapatriement dit « volontaire » serait prévu pour ce jeudi le 13 Juillet 2017 depuis le camp de Lusenda en RDC. Un cadre du ministère de l’intérieur, chargé du rapatriement des réfugiés, a confié à notre rédaction que derrière ce rapatriement se cache des mobiles politiques.
« Si ce rapatriement réussi, Bujumbura pourra esquiver certaines initiatives internationales comme la résolution 2303 du conseil des droits de l’homme des Nations-Unies, ainsi que le dialogue inter-burundais à Arusha », rapporte cette source qui a requis l’anonymat.
Cependant, le milieu onusien se méfierait déjà de ce projet. Il y a quelques mois, le Ministre de l’intérieur Pascal Barandagiye avait échoué à convaincre les réfugiés burundais en Ouganda de rentrer ; c’était au cours d’une campagne de sensibilisation quasi-identique où le ministre avait été hué par les réfugiés.