Gitega : à Nyabihanga, des habitants dénoncent la multiplication des travaux imposés par les autorités

Par : Nadège Irakoze

En commune Nyabihanga, dans la province de Gitega, des habitants dénoncent la fréquence des travaux imposés par les autorités locales et les responsables du parti CNDD-FDD. Ils affirment que ces activités, souvent obligatoires, les empêchent de subvenir aux besoins de leurs familles.

Des habitants de la commune Nyabihanga indiquent être épuisés par les travaux auxquels ils sont régulièrement astreints. Ils affirment que les autorités administratives et les responsables du parti CNDD-FDD les obligent à participer à plusieurs activités chaque semaine. Selon leurs témoignages, trois jours sont presque entièrement consacrés à ces tâches, allant de l’apprentissage de l’idéologie du parti au traçage des courbes de niveau, en passant par la culture de terrains appartenant à la commune ou au parti, sans oublier une journée mensuelle dédiée à la prière.

L’un des résidents explique que ces charges sont devenues difficiles à supporter. Il cite notamment le lundi réservé à l’idéologie du parti CNDD-FDD, le jeudi aux travaux de traçage des courbes de niveau et le samedi, lors des travaux communautaires, à la culture des champs de la zone, de la commune ou du parti. À cela s’ajoute une journée de prière imposée à la fin de chaque mois. Selon lui, ces obligations cumulées les privent de temps pour leurs propres activités.

Les habitants dénoncent l’impact de cette situation sur leurs moyens de subsistance. Ils affirment manquer de temps pour s’occuper de leurs champs ou mener d’autres activités génératrices de revenus. Certains évoquent même de longues distances à parcourir pour se rendre aux lieux désignés, ce qui les occupe toute la journée. Selon eux, ces contraintes contribuent à la pauvreté dans leurs foyers et freinent leur développement.

Ces citoyens regrettent également les menaces proférées par certains administratifs pour contraindre la population à participer aux travaux. Ils expliquent que ceux qui ne répondent pas aux convocations s’exposent à des sanctions, notamment le risque de ne pas recevoir de sucre ou d’engrais, ou encore d’être accusés en cas de vol lors des travaux communautaires. Ils affirment participer par peur et non par volonté, faute d’y voir un avantage.

Les habitants de Nyabihanga demandent aux autorités communales de réduire le nombre de jours consacrés à ces activités et de mettre fin aux intimidations. Ils estiment que personne n’a besoin d’être menacé pour participer à des actions réellement bénéfiques pour sa communauté.