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Radio Publique Africaine
“La voix des sans voix”

La genèse de l’emprisonnement du président de l’APRODH, défenseur des droits de l’homme

septembre 19, 2014 0 4541
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Pierre Claver Mbonimpa vient de passer un peu plus de 4 mois à la prison de Mpimba. Et depuis 3 semaines, le président de l’APRODH est hospitalisé au BUMEREC car son état de santé s’est aggravé. A l’origine de son emprisonnement, ce sont les révélations que cet activiste de défense des droits de l’homme a faite sur la présence de jeunes burundais armés en formation paramilitaires à Kiliba-Ondes à l’Est de la RDC.

La localité de Kiliba est entourée de champs et de forêts. Cette localité communément appelée Kiliba-ONDES, du nom d’une ancienne sucrerie, est à la frontière de plusieurs secteurs qui composent la localité. Vers la fin de l’année 2013, la population a commencé à exprimer ses inquiétudes sur le passage régulier de personnes à bord de véhicules et de motos immatriculées au Burundi. Les congolais à Kiliba ont rapporté qu’ils ont identifié ces personnes comme étant des Burundais qui le soir autour d’un verre, leur disaient être membres de la Ligue Imbonerakure du parti CNDD-FDD. Ils leur révélaient également être venus au Congo pour des formations paramilitaires plus précisément dans le secteur 6. Et dans le secteur 7, des tentes avaient été implantées où vivaient des personnes parlant Kirundi et habillées de treillis militaires semblables à ceux portés par les militaires burundais. Des congolais habitant ces localités ainsi que des activistes de la société civile congolaise affirmaient pour leur part qu’il s’agissait de militaires burundais chargés de sécuriser les secteurs où se déroulent ces entrainements pramilitaires.

Vers la fin du mois d’avril, un groupe bien armé qui n’a toujours pas été identifié a attaqué le secteur 7 de Kiliba ONDES où étaient campés ces jeunes burundais. Certains ont été tués sur place, d’autres ont pu s’enfouir dont beaucoup de blessés. Après cette attaque, des témoins ont affirmé avoir vu des véhicules immatriculés au Burundi traversés la frontière et se rendre à Kiliba, avec à leur tête, un nommé Kazungu. Objectif : évacuer les blessés ainsi que les corps de ces jeunes tués durant l’attaque.

D’autres sources qui ont confirmé avoir vu ces jeunes blessés sont des habitants de Gihanga dans la province Bubanza ainsi que des bergers qui sillonnent la forêt de Rukoko. Selon eux, un groupe de burundais armés a traversé la forêt et beaucoup d’entre eux présentaient des blessures.

Le 6 mai 2014, Pierre Claver Mbonimpa, président de l’APRODH, a déclaré au cours de l’émission Kabizi de la RPA avoir des informations sur la présence de groupes de burundais armés sur le sol congolais et sur l’implication du nommé Kazungu, un agent du Service national des renseignements. Quelques jours après, Pierre Claver Mbonimpa est convoqué par la police judiciaire.

D’après des informations obtenues de sources policières, une réunion rassemblant des hauts cadres du Service national des renseignements et de la police avait eu lieu avant pour trouver une stratégie permettant d’emprisonner Mbonimpa.

Trois jours après cette réunion, le président de l’APRODH est envoyé à la prison de Mpimba. C’est le substitut du procureur en mairie de Bujumbura, Salvator Ndayiziga surnommé Nyamizi, qui a signé son mandat d’arrêt pour atteinte à la sécurité intérieure et extérieure de l’Etat ainsi que pour faux et usage de faux.

Pierre Claver Mbonimpa a été emprisonné alors qu’il était atteint de diabète et d’hypertension. Deux mois après son incarcération, son état de santé a commencé à se détériorer. Ses avocats ont demandé à plusieurs reprises sa libération provisoire. La dernière décision du Tribunal de grande instance de Bujumbura a consterné la défense de Pierre Claver Mbonimpa, une décision qui le maintient en détention alors qu’il est hospitalisé. Cette décision a été prise par le siège du tribunal composé de Clarisse Gatoto, Mireille Kankundira et Jean Claude Mucucuguru.             

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