Pour Anschaire Nikoyagize, « ce parti n'est pas mieux placé pour faire la promotion de l'ethnie hutu ». Le président de la Ligue ITEKA explique que parmi les personnes tuées au Burundi depuis le début des contestations contre le troisième mandat du Président Nkurunziza, « sans donner le chiffre exact, nombreux sont des personnes d’ethnie hutu bien que les tutsi ne soient pas épargnés par ces assassinats ciblés ».
Ce défenseur des droits de l’homme au Burundi précise aussi que le parti CNDD-FDD semble ignorer que le Conseil National pour le respect de l’Accord d’Arusha et la Réhabilitation de l’Etat de Droit (CNARED) auquel il s’en prend dans sa déclaration « est composé majoritairement de Hutus » et s’active dans la campagne de lutte contre le troisième mandat contesté. Donc pour Anschaire Nikoyagize, « la crise actuelle au Burundi n'est pas ethnique ».
Le président de la Ligue ITEKA conseille plutôt au parti au pouvoir « de ne pas trainer les pieds et d’entamer rapidement le dialogue avec l’opposition dans le but sauvegarder l’accord d'Arusha ».
Le parti au pouvoir CNDD-FDD qui soutient le troisième mandat très contesté et jugé inconstitutionnel a sorti une déclaration dimanche passé où il affirme que « seuls les gens de l'ethnie hutu ont été plusieurs tués dans les différentes crises qu'a connu le Burundi » et que « l’Union Européenne n'a jamais réagi ». Cette déclaration diffusée en boucle sur les médias publics indexe l’Union Européenne comme s’en ayant pris à des officiers hutus pour les sanctionner et exige aussi de cette communauté des Etats d’Europe de verser rapidement les fonds promis au Gouvernement, car le non décaissement de ces fonds a entraîné un manque à gagner important à l’économie du pays, selon le CNDD-FDD.