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Radio Publique Africaine
“La voix des sans voix”

L'APRODH s'inquiète du transfert de vingt-cinq détenus durant la nuit

septembre 07, 2016 0 2759
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Le transfert de vingt-cinq détenus de la prison centrale de Mpimba vers les prisons de Gitega et Rumonge inquiète les défenseurs des droits de l'homme, d'autant plus que cela s'est passé pendant la nuit. Selon le Président de l'Aprodh, il est évident que ceux qui ont ordonné ce transfert avaient planifié de les éliminer physiquement. 
 
Ils sont au nombre de vingt-cinq et tous ont été sortis de la prison centrale de Mpimba ce lundi 5 septembre, chacun appelé par son nom suivant une liste. Embarqués à bord des véhicules de la police, ces détenus ont pris la direction vers Gitega au centre du pays. 
 
Pierre Claver Mbonimpa, le Président de l'Aprodh, fait savoir qu'ils ont suivi de près cette opération. Il se dit étonné de ce transfert opéré la nuit. « Tous les 25 ont transité par la prison de Gitega, 15 autres ont continué vers la prison de Rumonge ; mais malheureusement, c'était pendant la nuit. Transférer les prisonniers pendant la nuit, c'est une sorte de traumatisme et de torture moral ; raison pour laquelle, nous condamnons ce transfert nocturne. Leurs amis peuvent les rendre visite dans les prisons de Gitega et Rumonge », explique le Président de l'Aprodh.
 
Les prisonniers transférés à la prison de Gitega sont au nombre de 11. Il s'agit de Régis Rukindikiza, Daniel Rugonumugabo, Fidèle Nzambiyakira, Jean de Dieu Bigirimana, Cyriaque Ndayizeye, Innocent Niyongabire, Jean Claude Ciza, Térence Njejimana, Félix Ngendakumana, Venuste Ndagijimana et Gilbert Hatungimana.
 
Ceux qui ont été transféré à la prison de Rumonge, quant à eux, sont au nombre de 14 : Benjamin Nicoyitungiye, Nathal Ndayongeje, Charles Nzeyimana, Tite Ndayegamiye, Eric Karorero, Aimable Uwitonze, Adrien Kadende, Obède Niyongere, Claudine Nininahazwe, Patrick Bitangimana, Donatien Tuyikeze, Alain Désiré Ndihokubwayo, Jean Paul Nzoyihera et Evariste Ndayizeye.
 
La majorité sont des prisonniers politiques y compris les membres du parti MSD, ajoute le président de l'Aprodh qui s’inquiète de cette sélection, martelant qu'il y aurait un agenda caché.
 
Ce défenseur des droits de l'homme et des prisonniers indique que son organisation a déjà alerté la communauté internationale pour la protection de ces prisonniers. « Pour le moment, il faut savoir pourquoi on a transféré ces détenus. Vous savez qu'à Gitega y sont détenus les prisonniers accusés de putsch de même qu’à Rumonge, il y a plusieurs prisonniers politiques. Comme il y avait un plan d'éliminer quelques prisonniers, je pense qu'on les a mis ensemble pour qu'un jour soit mis en application de ce plan. Nous avons déjà alerté tout en espérant que ce plan ne vas pas réussir », conclut le président de l'Aprodh.
 
Contacté à propos de ce transfert, le porte-parole de la police Pierre Nkurikiye nous a répondu dans un langage inadéquat dont nous ne pouvons reprendre ici les termes.
 
Le directeur des affaires pénitentiaires Gervais Hajayandi, interrogé par nos confrères d’Isanganiro, a tranquillisé les familles de ces prisonniers en indiquant qu’il s’agit d’un travail de routine.

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