Criminalité grandissante : Impuissance ou complicité du numéro un burundais ?

La criminalité grandissante au Burundi inquiète plus d’un. Des corps sans vie sont régulièrement découverts ici et là dans différentes localités du pays. Paradoxalement, les administratifs s’empressent de les inhumer sans même prendre le temps de procéder à leur identification. Plus inquiétant encore, les soi-disant enquêtes prônées par la police n’aboutissent jamais.
Samedi dernier, deux corps sans vie ont été découverts en province de Gitega. La première victime était une femme non identifiée. La quarantaine, son corps présentait des blessures, surtout au niveau de la tête. La seconde victime était un homme âgé de 38 ans. Feu Désiré Nsabimana était originaire de la province Karusi.
Quelques jours plus tôt, un autre corps avait été découvert en province de Muyinga. Il s’agissait d’un jeune homme qui n’a pas non plus été identifié. Son corps a été découvert entre les collines Gitongwe et Kinyota. Sa mort, selon des sources à Muyinga, aurait été due aux coups de poignards qu’il a reçus au niveau de la tête.
En province de Bururi, c’est un retraité de la police qui a été découvert tout près d’une position policière, située dans la localité de kivumu, nous sommes en commune Mugamba. D’autres corps sans vie ont également été découverts dans différentes localités du pays, notamment dans les provinces de Bujumbura, Ngozi, Makamba, Rumonge pour ne citer que celles-là.
Pour le cas de Rumonge, il s’agit d’une femme retrouvée morte ce lundi matin tout près d’un puits. Cela s’est passé en zone Ruteme, de la commune Bugarama. La victime portait sur son dos un nourrisson qui a été vite secouru et transporté à l’hôpital. Les exemples sont légions, mais nous ne manquerons pas de rappeler la province Cibitoke transformée en cimetière. En effet, des corps ont été vus à maintes reprises flottant par groupe de 3 ou 4 dans la rivière Rusizi, et les autorités se sont à chaque fois vite empressées de les inhumer sans chercher à les identifier.
Pourquoi un tel silence du Président Ndayishimiye face à cette criminalité ?
Pourtant, les autorités policières ne se sont jamais prononcées sur ce phénomène de cadavres découverts régulièrement dans le pays, à part leurs promesses d’ouvertures des enquêtes qui n’aboutissent jamais, pour ne pas dire qui ne sont jamais amorcées.
Paradoxalement, les mêmes autorités policières ne cessent de parader devant les caméras pour exhiber des soi-disant personnes déclarées portées disparues par la campagne NDONDEZA alors qu’il n’en est rien, ou encore pour montrer des escrocs et voleurs, ou des sujets concernant des faits divers. D’où d’aucuns s’interrogent sur le pourquoi autant d’efforts ne sont jamais fournis pour mettre la main sur ces criminels qui ne cessent d’endeuiller les burundais. Serait-ce pour protéger certains policiers et agents du service national des renseignements, sans oublier les Imbonerakure du parti CNDD-FDD qui seraient derrière ces assassinats ?
Une chose est sûre. C’est que même si le ministre de la sécurité publique, de même que le Président Evariste Ndayishimiye, préfèrent garder le silence devant tant d’ignominie, ils connaissent très bien l’identité de ces malfaiteurs. Du moins selon les dire du numéro un burundais lors d’un entretien qu’il a récemment eu avec les burundais de la diaspora en province Ngozi.
Ce jour-là, Evariste Ndayishimiye a déclaré avoir pu démasquer le groupe de personnes responsables des enlèvements et meurtres ciblés de ses citoyens. Et la cerise sur le gâteau, le commandant suprême a même dit avoir découvert que ce groupe était constitué de policiers et d’agents de la documentation nationale.
Ce qui pousse bon nombre de burundais à se demander pourquoi, comme il passe son temps à sillonner les chantiers et les services étatiques comme la REGIDESO pour montrer qu’il a l’intention de redresser le pays, le numéro un burundais n’a jamais convoqué le ministre de la sécurité ou du moins faire une causerie morale avec les agents de l’ordre et ainsi les instruire de traquer et maîtriser ces malfaiteurs afin de mettre fin à ces assassinats ? Ferait-il parti de ce même groupe de criminels ? Où se serait-il rendu finalement compte qu’il s’est frotté à plus fort que lui ?