Des cas de persécution envers les ressortissants burundais et d'autres étrangers exerçant diverses activités économiques en Zambie se multiplient de jour en jour. Ce samedi, plusieurs Burundais ont été brutalisés par des policiers à Lusaka. Certains d'entre eux ont ensuite été arrêtés et incarcérés, qu'ils soient en possession de documents légaux ou non.
Tôt le matin du samedi 2 octobre, de nombreux Burundais travaillant dans le petit commerce en Zambie ont été appréhendés par les services d'immigration. Ils auraient été violemment malmenés avant d'être embarqués dans des véhicules. Un témoin burundais raconte : « L'opération a débuté vers 5h du matin, au moment où les étrangers se rassemblent pour s'approvisionner en pain et commencer leur distribution. Les services de renseignement nous ont pris par surprise et nous ont suivis jusqu'à nos domiciles. Ils arrêtaient tous les étrangers, avec ou sans papiers, les frappaient sévèrement avant de les jeter violemment dans un véhicule. »
Le témoin poursuit : « À l'heure actuelle, de nombreux Burundais arrêtés sont toujours incarcérés. Ceux qui possèdent des documents doivent verser une somme d'argent pour être libérés. Même ceux sans papiers mais ayant de l'argent sont relâchés. En revanche, les sans-papiers qui n'ont pas d'argent à donner aux policiers sont expulsés. »
Les ressortissants burundais sollicitent l'intervention de l'ambassade du Burundi en Zambie pour faciliter leurs démarches, notamment pour le renouvellement des documents expirés. Un autre témoignage souligne : « Nous demandons à Madame l'Ambassadrice d'intervenir auprès du gouvernement zambien pour convenir d'un traitement plus humain. Nous souhaitons que les arrestations se déroulent dans le calme, avec une simple vérification des documents, et que les personnes sans papiers soient présentées à la justice de manière légale. »
Les Burundais évoquent également les obstacles rencontrés pour obtenir ou renouveler leurs documents : « Le processus peut prendre un mois entier, avec des allers-retours constants aux bureaux administratifs. Entre-temps, nous devons continuer à travailler, risquant l'arrestation à tout moment. Nous demandons à l'ambassade de faciliter ces démarches et de nous protéger des intermédiaires qui nous imposent des frais exorbitants. »
La rédaction de la RPA n'a pas encore pu obtenir de commentaire d'Evelyne Butoyi, ambassadrice du Burundi en Zambie.