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Radio Publique Africaine
“La voix des sans voix”

Emprisonnement de médecins : la FNSS dénonce une atteinte aux droits de l'homme et exige leur libération

Emprisonnement de médecins : la FNSS dénonce une atteinte aux droits de l'homme et exige leur libération

La Fédération Nationale des Syndicats du Secteur de la Santé (FNSS) a vivement réagi à l'emprisonnement de cinq médecins dans différentes provinces du pays. Dans un communiqué de presse publié le 5 février 2025, la FNSS dénonce ce qu'elle considère comme une violation flagrante des droits de l'homme et un abus de pouvoir de la part des autorités.

Selon les informations recueillies par la FNSS, les médecins ont été arrêtés sur ordre de la hiérarchie du Service National de Renseignement (SNR) sous prétexte d'atteinte à la sécurité intérieure de l'État. La fédération affirme que ces accusations sont totalement infondées, soulignant que la revendication d'une augmentation de salaire ne constitue en aucun cas une infraction.

La FNSS exige la libération immédiate et sans condition des cinq médecins emprisonnés. Elle souligne que ces professionnels de santé n'ont commis aucun crime et n'ont jamais refusé de répondre à une convocation officielle.

Dans son communiqué, la fédération appelle le ministre de la Santé publique et de la Lutte contre le SIDA à privilégier une politique de dialogue pour favoriser la compréhension mutuelle et résoudre les conflits de manière pacifique. La FNSS insiste sur le fait que revendiquer de meilleures conditions de travail ne devrait jamais être considéré comme un crime.

La Fédération Nationale des Syndicats du Secteur de la Santé exhorte tous les médecins du pays à faire preuve de solidarité envers leurs collègues emprisonnés. Elle les encourage à ne pas céder à la peur et à soutenir activement ceux qui sont injustement détenus.

 

Détresse en terre étrangère : le calvaire silencieux des domestiques burundaises en Arabie Saoudite

Détresse en terre étrangère : le calvaire silencieux des domestiques burundaises en Arabie Saoudite

Dans les coulisses sombres du marché international du travail, l'histoire de Dorcas Ndayizeye dévoile un système d'exploitation qui broie les rêves et les vies de travailleuses burundaises parties chercher fortune en Arabie Saoudite. Partie avec l'espoir de subvenir aux besoins de sa famille, cette jeune femme se retrouve aujourd'hui prisonnière d'un réseau qui transforme l'émigration en marchandisation pure des êtres humains. Son corps meurtri, sa santé déclinante et son désespoir illustrent les dérives d'un processus de recrutement où les droits humains fondamentaux semblent avoir été abandonnés aux oubliettes des intérêts mercantiles.

Partie avec la bénédiction du gouvernement burundais, Dorcas a vu son rêve d'une vie meilleure se transformer en cauchemar en seulement quelques mois. Sa santé s'est rapidement détériorée, la laissant dans un état critique. « Aujourd'hui, je suis mal en point. À l'hôpital, on m'a fait savoir que mon niveau d'oxygène était très bas, ce qui serait d'ailleurs à l'origine de mon saignement de nez. Je ne suis plus en mesure de continuer à travailler dans ces conditions », confie-t-elle désespérément à la Radio Publique Africaine.

La situation de Dorcas n'est malheureusement pas un cas isolé. Elle met en lumière un système opaque où les entreprises de recrutement semblent jouer un rôle trouble. L'entreprise EL FAYED INTERNATIONAL COMPANY, basée à Bujumbura et détentrice de la licence 007, est pointée du doigt. Des témoignages recueillis par la RPA révèlent que les conditions de travail promises ne correspondent pas à la réalité sur le terrain.

« Au début, on nous disait qu'on allait travailler pour un seul patron pendant deux ans. On ne savait pas qu'on allait dépendre des sociétés de recrutement. On l'a su juste à notre arrivée en Arabie Saoudite », témoigne un autre travailleur burundais. Cette pratique s'apparente à un système d'enchères où les travailleurs sont "vendus" au plus offrant pour des périodes variables, les privant de stabilité et de droits fondamentaux, notamment en matière de santé.

Face à cette situation alarmante, la Commission Nationale Indépendante des Droits de l'Homme (CNIDH) du Burundi a tiré la sonnette d'alarme. Sixte-Vigny Nimuraba, lors de la présentation du rapport annuel devant le Parlement burundais, a clairement appelé à une révision des accords : « Même si des conventions ont été signées entre les pays arabes et le Burundi, il est évident que les clauses des contrats n'ont pas été respectées. C'est pour cela que la CNIDH demande au gouvernement de résilier ces contrats et de mettre sur pied d'autres accords. »

Pendant ce temps, Dorcas Ndayizeye attend toujours une évacuation vers Bujumbura. Malgré l'urgence de sa situation, ni l'ambassadeur du Burundi en Arabie Saoudite, Jacques Nahayo, ni l'attaché d'ambassade prénommé Joël n'ont pris de mesures concrètes pour faciliter son retour ou assurer sa prise en charge médicale.

 Silence et disparition : Les médecins burundais face à la répression

Silence et disparition : Les médecins burundais face à la répression

Une vague d'arrestations aux allures d'enlèvements secoue le corps médical burundais. Cinq médecins généralistes, tous membres du Syndicat des Médecins Généralistes du Burundi (SYMEGEB), ont mystérieusement disparu fin janvier 2025 dans diverses régions du pays. Ces disparitions, survenues après des discussions sur un groupe WhatsApp concernant les salaires jugés insuffisants, soulèvent de graves inquiétudes.

La chronologie des disparitions est alarmante. Le 27 janvier, le Dr. Nazaire Ndereyimana, médecin-chef du district de Fota en province Mwaro, est arrêté lors d'un déplacement à Bujumbura. Trois jours plus tard, le 30 janvier, deux autres médecins subissent le même sort : le Dr. Pierre-Claver Ruragahiye dans la province Rutana, et le Dr. Achel Igiraneza à son poste à l'hôpital Gahombo en province  Kayanza. Le lendemain, 31 janvier, deux nouveaux cas s'ajoutent à la liste : le Dr. Désiré Congera et le Dr. Polycarpe Ntakiyiruta, ce dernier exerçant à l'hôpital de Mivo en province Ngozi.

Ces arrestations surviennent dans un contexte de tension croissante au sein du corps médical burundais. Les médecins, confrontés à des conditions de travail difficiles et des salaires jugés insuffisants, avaient commencé à exprimer leur mécontentement. Un médecin généraliste burundais gagne entre 450 000 et 460 000 francs burundais par mois, une somme considérée comme inadéquate face au coût de la vie actuel.

Au cœur de cette affaire se trouve un groupe WhatsApp créé en décembre 2024 par le SYMEGEB pour faciliter les échanges entre ses membres et recueillir leurs idées concernant une potentielle demande d'augmentation salariale. Selon des sources proches du dossier, les cinq médecins arrêtés auraient été ciblés en raison de leurs interventions sur ce groupe.

Les collègues des médecins disparus expriment leur profonde inquiétude. Ils appellent les autorités à mettre fin à ces arrestations et à privilégier le dialogue pour résoudre les problèmes du secteur de la santé. Un médecin, s'exprimant sous couvert d'anonymat, a déclaré : « Nous lançons un appel aux organes de l'État et aux agents de la documentation qui enlèvent ces médecins, de stopper ce phénomène, car il n'apportera rien. Il serait préférable de penser à les régulariser et les maintenir dans le pays. »

La ministre de la Santé et de la Lutte contre le sida, Lydwine Baradahana, n'a pas pu être jointe pour commenter ces arrestations.

 

Burundi : L’autorité  burundaise  réticente  à la succession des filles et femmes

Burundi : L’autorité burundaise réticente à la succession des filles et femmes

La succession des filles et de femmes constitue une des cas de violation des droits fonciers au Burundi. Des officiels burundais ne cessent de se classer derrière la coutume en s’opposant à la succession des femmes. Une attitude qui remet en cause le principe de l’égalité. Le Forum pour le Renforcement de la Société Civile, FORSC a inventorié plus de 42 cas de telles violations à travers tout le pays.

Il n’est pas opportun que les filles et les femmes puissent succéder au même titre que les garçons. Les autorités burundaises le disent haut et fort et cela transparait dans leurs discours et écrits officiels donnés aux juridictions leur interdisant de se référer à la loi, mais plutôt de considérer la coutume. Dans son étude, le   Forum pour le Renforcement de la Société Civile, FORSC a signalé que cela est   dangereux dans un état dit de droit que de   sacrifier une partie de la population par rapport à ses droits.

« Le président de la cour suprême a donné injonction à toutes les juridictions de ne plus se référer à une jurisprudence foncière sensible au genre déjà existence il y a trois ans, une jurisprudence qui appartient à la même cours.  Donc, en quelque sorte, la cour a dit non à son propre œuvre », déplore Audace Havyarimana, coordinateur des projets dans le forum FORSC.

Certaines provinces sont beaucoup plus touchées par cette discrimination que les autres. Il s’agit successivement de la province Muramya, la province Muyinga et la province Gitega. Les vraies raisons de cette tendance par province ne sont pas connues.

« FORSC n’a pas pu détecter à part entière les vraies raisons de cette tendance, mais l’on peut s’imaginer que c’est beaucoup plus le poids de la coutume, Muramvya comme une des provinces traditionnellement conservatrice. » A déclaré Audace Havyarimana .

Selon les juristes, même si les différentes institutions considèrent que la coutume prime sur les autres sources de droit, dans la hiérarchie des normes, la coutume devrait venir en dernière position.

 Il est à signaler que FORSC a fait cette étude dans le cadre d’une campagne de sensibilisation et de plaidoyer sur les violations des droits fonciers au Burundi exécutée en partenariat avec Avocat Sans Frontière, ASF.

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