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Budget-programme : La résistance des ministères face à la réforme suscite des craintes de détournements

Budget-programme : La résistance des ministères face à la réforme suscite des craintes de détournements

L’Assemblée nationale burundaise a interpellé le gouvernement jeudi dernier sur les retards persistants dans l’application du budget-programme, une réforme clé visant à rationaliser la gestion des fonds publics. Lors d’une séance de questions orales, le ministre des Finances Nestor Ntahontuye a été confronté à des critiques concernant les risques de détournements liés au non-respect de cette méthode budgétaire.

Officiellement généralisé à tous les ministères depuis 2022, le budget-programme, qui aligne les crédits sur des projets précis, peine à s’imposer. Le président de l’Assemblée nationale, Daniel Gélase Ndabirabe a dénoncé un paradoxe inquiétant : « Le taux d’exécution physique affiche 0 % au premier et deuxième trimestre, alors que l’exécution budgétaire atteint 100 %. Ces écarts révèlent des irrégularités dans la gestion des fonds. »

Le député Agathon Rwasa a pointé une volonté de contourner les contrôles : « Certains responsables refusent cette planification rigoureuse pour préserver des pratiques opaques. Sans traçabilité des activités, les détournements deviennent faciles. »

M.Ndabirabe a rappelé l’urgence de former les cadres ministériels : « Un pays ne peut se développer sans outils de gestion modernes. Nous exigeons des séminaires de sensibilisation et menaçons de lancer des enquêtes parlementaires contre les récalcitrants. »

Reconnaissant les « résistances au changement », le ministre Ntahontuye a annoncé un plan d’action immédiat : « Nous prenons acte des recommandations pour qu’à votre prochaine évaluation, les résultats soient tangibles. »

Ces préoccupations ne sont pas nouvelles : en 2024, le Premier ministre avait déjà évoqué le manque de formation des techniciens comme principal frein à la réforme.

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Photo : Nestor Ntahontuye, ministres des Finances devant l'Assemblée nationale (crédit photo : Assemblée nationale du Burundi)

Burundi : Le FMI tire la sonnette d’alarme sur une économie en crise profonde

Burundi : Le FMI tire la sonnette d’alarme sur une économie en crise profonde

Inflation galopante, pénurie chronique de carburant, réserves de change au plus bas : dans un communiqué publié le 15 avril 2025, le Fonds Monétaire International alerte sur la dégradation rapide de l’économie burundaise et appelle à des mesures urgentes pour enrayer l’effondrement du pouvoir d’achat et relancer la croissance.

Le Fonds Monétaire International (FMI) a publié, mardi 15 avril 2025, un communiqué préoccupant sur la situation économique du Burundi. L’institution internationale pointe une régression inquiétante, marquée par une inflation persistante, un manque criant de devises étrangères et une pénurie prolongée de carburant qui paralysent l’activité économique du pays.

Selon le FMI, malgré un potentiel de croissance réel, le Burundi reste entravé par une instabilité macroéconomique structurelle. La flambée des prix, les pressions sur le taux de change parallèle, des réserves de change limitées et la rareté du carburant continuent de peser lourdement sur le quotidien des Burundais et sur la dynamique des entreprises locales.

L’organisation internationale avertit que les perspectives d’inflation demeurent très préoccupantes. Le recours continu au financement monétaire du déficit public risque d’entretenir des tensions inflationnistes jusqu’en 2027. Le FMI insiste sur la nécessité, pour les autorités burundaises, de faire de la maîtrise de l’inflation une priorité absolue, soulignant son impact dévastateur sur les populations les plus vulnérables et sur les équilibres économiques.

La croissance économique devrait ralentir en 2025, avant une reprise progressive à moyen terme, selon les projections du FMI. Mais la faiblesse des réserves de change oblige déjà le pays à imposer de nouvelles restrictions sur le carburant et à réduire ses importations, ce qui a freiné l’activité dès le début de l’année. Les importations de biens de production, essentielles au secteur industriel, sont en net recul, affectant négativement les activités secondaires et tertiaires. Cette analyse fait suite à une mission du FMI au Burundi du 17 au 28 mars 2025, dans le cadre des consultations annuelles. Les experts de l’institution ont rencontré les autorités nationales et les acteurs du secteur privé pour évaluer l’état de l’économie et proposer des pistes de sortie de crise.

 

Burundi : Quand la centralisation des devises fragilise banques et consommateurs

Burundi : Quand la centralisation des devises fragilise banques et consommateurs

La récente décision de la Banque de la République du Burundi , BRB, d’exiger le transfert de toutes les recettes en devises issues des ONG locales et internationales ainsi que des exportateurs de café vers la BRB suscite de vives inquiétudes dans le secteur bancaire. Banquiers et économistes s’accordent à dire que cette mesure risque de bouleverser le fonctionnement des banques commerciales et d’accentuer la pression sur le marché des devises.

Jusqu’à présent, les devises collectées par les banques commerciales auprès des ONG et des exportateurs étaient redistribuées à leurs clients pour diverses opérations, permettant ainsi une certaine accessibilité à la monnaie étrangère. Même si l’offre restait limitée, ce système offrait une relative fluidité et permettait à la population de profiter des rares devises disponibles.

La nouvelle directive de la BRB met fin à cette dynamique : désormais, les banques commerciales n’auront plus la main sur ces ressources, ce qui affectera directement leur clientèle. Selon les experts, cette centralisation des devises à la BRB reflète la persistance d’une pénurie de devises étrangères au Burundi. L’objectif officiel affiché par la Banque centrale est de garantir la disponibilité de devises pour l’importation de biens essentiels. Toutefois, de nombreux acteurs du secteur financier redoutent que cette centralisation ne serve principalement les intérêts de certaines autorités, au détriment de l’économie nationale et de la majorité des citoyens.

La conséquence immédiate de cette mesure sera une raréfaction de l’accès aux devises pour les clients des banques commerciales. Beaucoup devront alors se tourner vers le marché parallèle, où la demande croissante et l’offre limitée entraîneront une flambée des prix. Déjà, les taux de change sont en forte hausse : ce samedi, 19 avril l’euro s’échange à plus de 8 000 Fbu et le dollar américain avoisine les 7 500 Fbu.

Burundi : La Banque Centrale serre la vis sur les devises étrangères

Burundi : La Banque Centrale serre la vis sur les devises étrangères

La Banque de la République du Burundi (BRB) renforce son contrôle sur les devises étrangères, ciblant particulièrement les ONG et les exportateurs de café. Ces mesures, annoncées à la suite d'une réunion tenue le 4 avril avec les banques commerciales, visent à optimiser l'utilisation des devises et à dynamiser le marché interbancaire.

Désormais, les recettes en devises des ONG (locales et internationales) et des exportations de café devront être transférées à la Banque Centrale dès le lendemain de leur réception. Cette directive concerne spécifiquement les exportateurs ayant bénéficié d'un refinancement de la BRB.

Les banques commerciales devront vérifier auprès de la BRB si les exportateurs de café ont bénéficié d'un financement avant d'approuver leurs déclarations d'exportation. Cette mesure vise à garantir le respect des règles de cession des devises à la BRB. Toutes les transactions de cession de devises à la BRB devront être réalisées conformément aux taux de change officiels fixés et publiés par la Banque Centrale, dans le but d'assurer une plus grande transparence sur le marché des devises.

Le Gouverneur de la BRB a exhorté l'ensemble des établissements financiers du pays à mettre en œuvre ces mesures sans délai. 

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