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Radio Publique Africaine
“La voix des sans voix”

Nyanza-Lac : Des réunions du CNDD-FDD sèment le trouble

Nyanza-Lac : Des réunions du CNDD-FDD sèment le trouble

Des citoyens de la commune de Nyanza-Lac, dans la province Makamba, expriment leur inquiétude suite à des réunions organisées par le parti au pouvoir, le CNDD-FDD. Ces rassemblements, qui se tiennent depuis plusieurs jours à la permanence locale du parti, soulèvent des craintes concernant de possibles divisions ethniques et l'éventualité d'un conflit.

Selon une source proche du parti de l'Aigle dans la commune de Nyanza-Lac, ces réunions sont dirigées par certaines autorités administratives et militaires. Elles se déroulent en deux phases distinctes. La première est une réunion sur la sécurité, ouverte à toutes les ethnies, où l'on discute uniquement de la sécurité en général. « Il y a eu ce jeudi une réunion réunissant les officiers militaires et policiers sur la colline Mugina. Le chef de colline nous a informés qu'il s'agit d'une réunion sécuritaire. Cette réunion d'ensemble a eu des participants d'ethnie Hutu et Tutsi affiliés au parti CNDD-FDD », rapporte la source.

La seconde phase, plus controversée, est une réunion réservée aux participants de l'ethnie Hutu. Lors de cette réunion, des sujets sensibles auraient été abordés, notamment concernant les divisions ethniques et une possible guerre à venir. La source révèle : « À la fin de cette première réunion, un autre rassemblement réunissant les gens de l'ethnie Hutu est organisé, et pendant laquelle on a dit qu'il faut faire attention avec les Tutsi, car on s'attend à une guerre très prochainement, et qu'il faut préparer en conséquence nos hommes. »

Suite à ces réunions, une augmentation notable des patrouilles policières a été constatée dans les villages de la commune de Mabanda, limitrophes de la Tanzanie. Cette intensification de la présence sécuritaire ajoute à l'inquiétude déjà palpable dans la région.

 Le gouverneur de la province de Makamba, Madame Tantine Ncutinamagara, n'a pas pu être joint pour commenter la situation.

 

CVR : Deux commissaires contraints à la démission sur fond de rivalités ethniques et politiques

CVR : Deux commissaires contraints à la démission sur fond de rivalités ethniques et politiques

La Commission Vérité et Réconciliation (CVR) du Burundi est secouée par une crise interne majeure. Deux de ses commissaires, Noé Clément Ninziza, vice-président de la CVR, et Aloys Batungwanayo, ont récemment été forcés de démissionner sous des accusations jugées infondées. À l’origine de cette controverse se trouvent Pierre Claver Ndayicariye, président de la CVR, et Daniel Gélase Ndabirabe, président de l’Assemblée Nationale. Ces derniers sont accusés d’avoir orchestré ces départs pour des raisons ethniques et politiques.

Noé Clément Ninziza, d’ethnie tutsi, et Aloys Batungwanayo, d’ethnie hutu, ont été contraints de quitter leurs fonctions au sein de la CVR. Selon des sources proches de l’Assemblée Nationale, ces démissions ont été imposées par Pierre Claver Ndayicariye et Daniel Gélase Ndabirabe sous des prétextes fallacieux.

Noé Clément Ninziza a été accusé de travailler avec le Rwanda en raison de son appartenance ethnique tutsi et des relations supposées entre son église et d’autres églises situées en Ouganda et au Rwanda. De son côté, Aloys Batungwanayo a été accusé de collaborer avec "les blancs", une accusation liée à une visite récente de chercheurs américains au Burundi.

 Une visite qui a déclenché la crise

Le conflit a éclaté au début de l’année 2025 lorsqu’un groupe de chercheurs américains issus de l’Université North Eastern Illinois (États-Unis) est arrivé au Burundi pour mener des recherches sur les génocides et les droits humains en Afrique. Ces chercheurs avaient été invités par Jeanine Ntihirangeza, une Burundaise qui collabore régulièrement avec cette université. Orpheline des massacres de 1972, elle admire le travail effectué par la CVR.

Lors de leur arrivée, ces chercheurs ont été accueillis par Noé Clément Ninziza et Aloys Batungwanayo en l’absence du président Pierre Claver Ndayicariye. Ce dernier aurait refusé d’aller les accueillir et aurait vu dans cette rencontre une opportunité pour discréditer ses deux collègues. Selon des informations recueillies auprès d’un cadre de l’Assemblée Nationale, Pierre Claver Ndayicariye s’est précipité chez Daniel Gélase Ndabirabe pour accuser les deux commissaires d’avoir divulgué "les secrets" de la CVR aux étrangers.

Cependant, les discussions entre les chercheurs américains et les commissaires portaient uniquement sur un rapport déjà public : celui qui qualifie les massacres de 1972 comme un génocide perpétré contre les Hutus. Rien ne justifiait donc les accusations portées contre eux.

 Une démonstration de force rapide et brutale

Daniel Gélase Ndabirabe n’a pas tardé à agir après ces accusations. Selon ses proches, il est connu pour ne pas hésiter à prendre des décisions radicales lorsque cela concerne un Tutsi ou un étranger. Il a immédiatement convoqué Noé Clément Ninziza et Aloys Batungwanayo pour leur demander de remettre leurs lettres de démission.

Aloys Batungwanayo a été accusé d’être trop proche des "blancs", tandis que Noé Clément Ninziza a été ciblé pour ses prétendues connexions avec le Rwanda. Sous pression, les deux commissaires ont fini par céder et ont remis leurs lettres de démission. Quelques heures seulement après leur départ forcé, Daniel Gélase Ndabirabe a publié un communiqué appelant à candidatures pour remplacer les deux commissaires.

Malgré ces accusations graves, il est apparu que l’université américaine en question avait signé un partenariat officiel avec la CVR en 2021. Ce partenariat avait même été conclu sous la supervision directe du président Pierre Claver Ndayicariye lui-même. Cette révélation remet en question la légitimité des accusations portées contre Ninziza et Batungwanayo.

Au sein même de l’Assemblée Nationale, les agissements du président de la CVR Pierre Claver Ndayicariye et du président de l’Assemblée Nationale Daniel Gélase Ndabirabe suscitent incompréhension et malaise. Certains cadres estiment que ces manœuvres sont motivées par des rivalités internes au CNDD-FDD (parti au pouvoir). En effet, Pierre Claver Ndayicariye considérerait Aloys Batungwanayo comme un potentiel rival pour la présidence future de la CVR.

Depuis leur démission forcée, personne ne sait où se trouvent Noé Clément Ninziza et Aloys Batungwanayo.

  A Gisagara, les habitants contraints de financer la démonstration de force du CNDD-FDD

A Gisagara, les habitants contraints de financer la démonstration de force du CNDD-FDD

À l'approche d'une manifestation politique prévue le 15 février 2025, les habitants de la commune de Gisagara, dans la nouvelle province Buhumuza, dénoncent des pratiques de collecte de fonds abusives orchestrées par le parti au pouvoir, le CNDD-FDD.

Les résidents des anciennes communes de Cendajuru, Mishiha et Gisagara, désormais regroupées sous la commune de Gisagara, font état de contributions obligatoires imposées par les responsables locaux du CNDD-FDD. Ces collectes, destinées à financer un rassemblement politique, touchent indistinctement les ménages et les fonctionnaires.

Un habitant témoigne : « Nous faisons face à de collectes intempestives des contributions pour le parti CNDD-FDD. Ces collectes sont également forcées. Les fonctionnaires sont obligés de donner des contributions à partir de 10 milles et le montant varie selon le nombre de fonctionnaires existant dans un service et on ne sait pas si tout l'argent collecté est versé. Concernant les ménages, chacun doit donner 2000 Fbu. Franchement, c'est une situation difficile. »

Les habitants dénoncent l'absence totale de transparence dans ces collectes. Aucun reçu n'est délivré, ce qui soulève des questions sur la destination réelle des fonds. « Ils ne donnent même pas de quittances à celui qui contribue. Il n'y a aucune clarté. Ces sommes exigées sont colossales compte tenu de la cherté de la vie. Celui qui ne donne pas de contributions est menacé », affirme un autre résident.

Les habitants de Gisagara demandent la cessation immédiate de ces pratiques de collecte forcée. Ils appellent les autorités compétentes à intervenir pour mettre fin à ce qu'ils considèrent comme une forme d'extorsion politique.

Contacté par la RPA, Japhet Nzirubusa, responsable du CNDD-FDD à Gisagara, a nié ces allégations, confirmant uniquement l'organisation d'un événement le 15 février sans fournir plus de détails. Les tentatives de la RPA pour obtenir des commentaires du ministre de l'Intérieur, Martin Niteretse, et de Doriane Munezero, chargée de communication du CNDD-FDD, sont restées vaines.

 

 

CNDD-FDD : Entraînements paramilitaires imposés aux jeunes de Karusi, les parents craignent le pire

CNDD-FDD : Entraînements paramilitaires imposés aux jeunes de Karusi, les parents craignent le pire

En province  Karusi, une vive inquiétude s’est installée parmi les parents, confrontés à une décision controversée des responsables du parti CNDD-FDD. Ces derniers imposent aux jeunes non scolarisés, filles et garçons âgés de 15 ans et plus, de participer à des entraînements paramilitaires très tôt le matin. Les parents dénoncent ces pratiques, craignant notamment des conséquences graves pour leurs filles, comme des grossesses non désirées.

Selon les témoignages recueillis sur place, les responsables locaux du CNDD-FDD obligent les jeunes non scolarisés à rejoindre le mouvement des Imbonerakure, la ligue de jeunesse affiliée au parti. Ces jeunes sont contraints de se lever dès 4 h 30 chaque jeudi pour participer à des séances d’entraînement physique. Les parents, qui ne sont pas consultés, dénoncent cette situation.

Un parent confie : « On les emmène à ces entraînements sans nous demander notre avis. Si vous osez poser des questions, on vous répond que vous ne comprenez pas l’histoire du pays. »  Il ajoute que cette situation expose particulièrement les filles à des risques : « Nos filles passent du temps avec ces garçons Imbonerakure. Nous craignons qu’elles tombent enceintes de grossesses non désirées. »

Les parents redoutent que ces rassemblements mixtes ne conduisent à une augmentation des grossesses précoces dans la région. Ils s’interrogent également sur la finalité de ces entraînements et sur l’absence de transparence autour de ces activités nocturnes et matinales.

Un autre parent exprime son inquiétude : « Pourquoi mobilisent-ils nos enfants sans nous consulter ? Pourquoi emmènent-ils nos filles dans ces entraînements ? Nous demandons au gouvernement d’intervenir avant que toute la province ne soit submergée par des cas de filles enceintes à cause de ces Imbonerakure. »

Les parents de Karusi appellent le gouvernement et les autorités locales à agir rapidement pour mettre fin à ces pratiques imposées aux jeunes. Ils demandent également que des mesures soient prises pour protéger leurs enfants, en particulier les filles, contre tout risque lié à ces rassemblements.

 

 

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