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Radio Publique Africaine
“La voix des sans voix”

Burundi : des appels à la surveillance du vote inquiètent les militants de l’opposition à Kayanza et Rumonge

Burundi : des appels à la surveillance du vote inquiètent les militants de l’opposition à Kayanza et Rumonge

Des militants de l’opposition dans certaines communes du nord et du sud du pays expriment de vives inquiétudes face à ce qu’ils perçoivent comme une intensification des menaces et intimidations à l’approche des élections. Les provinces Kayanza et Rumonge, plus précisément les communes de Matongo et Burambi, sont concernées.

Des réunions récentes organisées par des représentants du parti au pouvoir, le CNDD-FDD, ont vu des appels explicites à la surveillance des votes des sympathisants de l’opposition.

Dans ces réunions, le message principal transmis aux participants est que tout le monde doit voter pour le CNDD-FDD. Les militants du parti au pouvoir sont ainsi incités à surveiller les membres de l’opposition pour s’assurer qu’ils votent conformément aux attentes. Selon des sources locales, les noms des membres de l’opposition sont parfois lus à haute voix devant l’assemblée, avec pour consigne de les surveiller de près le jour du scrutin, voire de les suivre jusqu’aux isoloirs.

À Burambi, des représentants du CNDD-FDD n’hésitent pas à évoquer ouvertement des pratiques frauduleuses lors du dépouillement des voix. Des résidents rapportent qu’il leur a été dit qu'ils devraient voter pour le CNDD-FDD s’ils souhaitent "avoir la paix", sinon des magouilles seraient opérées lors du comptage.

Les citoyens des communes de Matongo et Burambi demandent aux dirigeants du pays et à la Commission électorale nationale indépendante (CENI) de suivre de près les pratiques du parti au pouvoir, qu’ils jugent inquiétantes et contraires au bon déroulement d’élections libres et transparentes.

La campagne électorale du CNDD-FDD sème le chaos dans les lieux publics

La campagne électorale du CNDD-FDD sème le chaos dans les lieux publics

Dans plusieurs localités du pays, des citoyens s'indignent des perturbations causées par la campagne électorale du parti au pouvoir, le CNDD-FDD. Les critiques portent principalement sur les activités de propagande qui entravent le bon fonctionnement des écoles, des marchés et même des centres de santé, suscitant de vives inquiétudes quant à leur impact sur la vie quotidienne des habitants.

En province Kirundo, dans la commune de Busoni, des habitants ont rapporté qu’ils ont été contraints de se rendre avant l'aube à Nyarunazi, lieu choisi pour un meeting électoral du CNDD-FDD. C’était le 20 mai 2025. Selon des témoignages recueillis sur place, la participation à ce rassemblement s’est faite sous menace, obligeant même des enseignants à quitter leurs postes. En conséquence, plusieurs établissements scolaires ont suspendu leurs activités, faute de personnel enseignant.

Un phénomène similaire s'est produit en province  Ngozi, commune de Busiga, où un meeting du CNDD-FDD près de l’école fondamentale Busiga 2 a perturbé les cours le 15 mai 2025. Des enseignants témoignent que la campagne électorale, accompagnée de haut-parleurs à fort volume, a contraint élèves et enseignants à quitter leurs salles de classe pour assister à l'événement. Les activités pédagogiques n'ont repris qu'à la fin du rassemblement.

Ces perturbations sont dénoncées non seulement par la population, mais aussi par certains membres du CNDD-FDD. À Buraza, dans la province  Gitega, des jeunes Imbonerakure ont interrompu le fonctionnement du centre de santé de Mahonda. Des témoins affirment que les patients ont été déplacés pour faire place à une réunion politique, et que le médecin en fonction a été chassé de son bureau pour permettre aux militants d'y tenir leur rassemblement.

Suite à ces incidents, les citoyens des différentes provinces interpellent le gouvernement et les autorités compétentes, leur demandant de suspendre toute activité perturbant les fonctions essentielles de la population. Ils insistent sur l'importance des activités commerciales, qui assurent la subsistance des familles, ainsi que celles des écoles et des structures sanitaires, qui sont cruciales pour le bon fonctionnement de la société.

Les protestations s’appuient sur l'article 11 du décret présidentiel du 09 mai 2025, qui réglemente la campagne électorale et stipule que toute forme de propagande électorale est interdite dans les enceintes des établissements scolaires et universitaires, publics et privés, ainsi que sur les lieux de travail, qu'ils soient publics ou privés, pendant les heures de service. Cet article vise à éviter que les rassemblements politiques ne perturbent les activités essentielles.

Les incidents rapportés dans ces différentes localités ont souligné un manquement à l'application de cette législation. Les citoyens et certains membres du CNDD-FDD appellent à une mise en œuvre stricte de l'article 11 pour garantir que les activités scolaires, commerciales et sanitaires ne soient pas perturbées par des activités de propagande électorale.

 

Élections 2025 : le ministre de l’Intérieur clarifie les polémiques liées à la campagne

Élections 2025 : le ministre de l’Intérieur clarifie les polémiques liées à la campagne

Ce lundi 19 mai 2025, le ministre burundais de l’Intérieur, Martin Niteretse, a tenu une conférence de presse pour apporter des éclaircissements sur plusieurs préoccupations concernant la campagne électorale en cours, à l’approche des élections législatives et communales.

Concernant l’exclusion du député Agathon Rwasa du processus électoral, le ministre a précisé que son ministère n’intervient pas dans la désignation des candidats. « Le ministère de l’Intérieur ne détermine pas les personnes inscrites sur les listes des partis politiques », a-t-il rappelé.

Répondant aux critiques sur une supposée mainmise du parti au pouvoir sur l’espace politique, il a assuré que la compétition actuelle est marquée par la participation de huit partis politiques et plusieurs candidats indépendants, ce qui reflète une pluralité politique effective.

Le ministre a également abordé les préoccupations relatives à l’implication des élèves dans les campagnes électorales et à la tenue de meetings dans les établissements scolaires. Il a insisté sur le fait que de telles pratiques sont interdites, précisant que « non seulement dans les écoles, mais aussi dans tous les lieux de travail, les activités de campagne sont interdites. »

S’agissant des accusations d’intimidation par les Imbonerakure, la ligue de jeunesse affiliée au parti au pouvoir, Martin Niteretse a confirmé que des mesures avaient été prises contre les auteurs présumés, avec l’arrestation de certaines personnes et la promesse de poursuites judiciaires pour toute personne reconnue coupable.

La question de la pénurie de carburant a également été abordée, après que certains candidats ont suspendu leur campagne en raison de cette crise. Le ministre a indiqué que son ministère avait transmis à la société de distribution SOPEBU la liste des candidats concernés afin qu’ils bénéficient d’un approvisionnement prioritaire.

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Photo : le ministre de l'Intérieur, Martin NITERETSE

L'Assemblée nationale 2020 : un échec face à la souffrance de la population

L'Assemblée nationale 2020 : un échec face à la souffrance de la population

Depuis 2020, année du début de la législature actuelle, de nombreux problèmes surgissent dans presque tous les secteurs de la vie nationale. Dans ce contexte, l’Assemblée nationale du Burundi, censée représenter les citoyens et contrôler l’action du gouvernement, reste inactive. Pourtant, cette mission de contrôle fait partie de ses responsabilités essentielles. Ce silence, alors que les Burundais souffrent, s’apparente à une véritable trahison de la population.

Composée de 123 députés, dont une majorité (86) issue du CNDD-FDD, le parti au pouvoir, l’Assemblée nationale s’appuie sur huit commissions permanentes, chacune dotée de missions précises : affaires politiques, finances, bonne gouvernance, justice, défense, affaires sociales, agriculture et éducation. Selon le règlement intérieur, ces commissions ne se limitent pas à la seule fonction législative. L’article 31, alinéa 1, du règlement intérieur stipule qu’elles doivent suivre et évaluer la mise en œuvre de la politique gouvernementale dans tous les secteurs du pays. L’alinéa 3 précise qu’elles doivent produire des rapports d’information destinés à l’Assemblée nationale, rapports qui peuvent faire l’objet de débats en séance plénière, en présence des ministres concernés. Ces débats peuvent déboucher sur des résolutions ou des recommandations.

De plus, selon l’article 43, alinéa 2, le président de chaque commission peut demander l’audition d’un membre du gouvernement. Cette demande est transmise par le président de l’Assemblée nationale au président de la République.

Quand les députés agissent comme des salariés

Avec autant de prérogatives à leur disposition, rien ne devrait échapper aux députés. Sauf s’ils choisissent volontairement de détourner les yeux. Beaucoup s’interrogent : comment se fait-il que tant de choses aillent mal dans le pays, alors que les séances plénières se tiennent régulièrement et que les ministres sont convoqués pour répondre aux questions orales ?

L’article 127 du règlement intérieur confère à l'Assemblée nationale un pouvoir fort : celui de présenter une motion de censure contre le gouvernement ou une motion de défiance contre un ministre. Il suffit qu’un tiers des députés en prennent l’initiative, et que les trois cinquièmes l’approuvent pour que le ministre concerné  démissionne.

Et pourtant, malgré les nombreuses défaillances observées dans les secteurs de l’économie, de l’agriculture, de l’élevage, ou encore dans le domaine des droits humains, l’Assemblée nationale n’a jamais exercé ces pouvoirs. Aucun ministre n’a été poussé à la démission. Aucune sanction politique n’a été envisagée.

Bientôt, le mandat de l’Assemblée nationale élue en 2020 touchera à sa fin, laissant une situation de crise qui aurait pu être évitée.

 

 

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