20 organisations de la société civile dénoncent les irrégularités des élections du 5 juin et exigent un dialogue national

Vingt organisations de la société civile burundaise ont rendu publique une déclaration commune dans laquelle elles condamnent les fraudes, intimidations politiques et irrégularités qui ont marqué les élections du 5 juin. Selon ces organisations, le processus électoral a été gravement entaché, compromettant la transparence et l'intégrité des résultats. Elles exigent que le gouvernement burundais ne valide pas les résultats provisoires et ouvre un dialogue national inclusif pour revoir le processus électoral.
Les organisations dénoncent des violations majeures, telles que l'absence de liberté de vote, la manipulation des résultats, l’interdiction des observateurs indépendants, ainsi que la répression de l’opposition. Elles critiquent aussi le rôle des Imbonerakure, la jeunesse du CNDD-FDD, accusée d’exercer des pressions et d’intimider les électeurs, notamment ceux opposés au gouvernement. Ces actions ont, selon elles, compromis la régularité du scrutin.
La Commission électorale nationale indépendante (CENI) est également mise en cause pour avoir ignoré les irrégularités et les plaintes des partis d’opposition. Plusieurs opposants ont été arrêtés ou empêchés de participer au processus, ce qui renforce la perception d’une élection biaisée.
Les observateurs internationaux, en particulier ceux de l'Union africaine et de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL), sont également critiqués pour leur silence face aux violations constatées, alimentant des doutes sur leur impartialité.
Dans leur déclaration, les organisations de la société civile demandent à la communauté internationale de ne pas reconnaître les résultats en l’état, soulignant que les fraudes et irrégularités observées remettent en question la légitimité du scrutin. Elles appellent également l’État burundais à engager un dialogue national pour réexaminer le processus électoral et garantir sa transparence.
Les organisations signataires de cette déclaration sont : Acat Burundi, AJBE, APRODH, CREDEJ, CBDDH, CDH/VICAR, CB-CPI, COSOME, CAVIB, ESDDH, FOCODE, FORSC, Light for All, Ligue Iteka, Mouvement INAMAHORO, MFFPS, RCP, SOS Torture-Burundi, Tournons la Page-Burundi et UBJ.