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Elections au Burundi : La CENI rassure, mais les inquiétudes persistent

Elections au Burundi : La CENI rassure, mais les inquiétudes persistent

La Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) du Burundi a officiellement annoncé, ce 8 avril 2025, le calendrier des élections législatives, communales et collinaires prévues cette année. Lors d’une conférence de presse tenue à Bujumbura, Prosper Ntahorwamiye, président de la CENI, a confirmé que ces scrutins essentiels se dérouleront selon le programme établi, malgré les défis logistiques liés à la pénurie de carburant.

Les élections législatives et communales auront lieu le 5 juin 2025. La campagne électorale pour ces scrutins débutera le 13 mai et se terminera le 2 juin, couvrant une période de trois semaines. En juillet, les élections sénatoriales sont prévues pour le 23, tandis que les élections collinaires se tiendront le 25 août. Ces échéances concernent l’ensemble des citoyens burundais, y compris ceux résidant à l’étranger, plus de six millions de Burundais sont attendus. Pour faciliter la participation des électeurs, plus de 14 000 bureaux de vote seront installés à travers le pays.

La pénurie persistante de carburant a suscité des inquiétudes quant à la logistique nécessaire pour organiser ces scrutins. Cependant, le président de la CENI s’est voulu rassurant : « Nous avons pris toutes les dispositions nécessaires pour que cet obstacle n’affecte pas le bon déroulement des élections », a-t-il déclaré. Il a également affirmé que les ressources et préparatifs sont suffisants pour garantir la réussite du processus électoral.

Malgré ces assurances, certains partis d’opposition ont exprimé leurs préoccupations concernant des irrégularités dans la préparation du processus électoral. Prosper Ntahorwamiye a rejeté ces accusations, affirmant que toutes les étapes avaient été menées conformément aux règles en vigueur.

En amont de cette annonce, une formation a été dispensée aux membres des commissions électorales au niveau provincial et communal. Cette initiative vise à garantir une organisation fluide et efficace des différents scrutins.

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Photo : Prosper Ntahorwamiye, président de la CENI 

Makamba : Entraînements paramilitaires imposés aux élèves, les parents s’indignent

Makamba : Entraînements paramilitaires imposés aux élèves, les parents s’indignent

Depuis trois mois, des entraînements paramilitaires sont organisés dans la province Makamba, ciblant élèves et écoliers. Ces activités, orchestrées par le parti au pouvoir, le CNDD-FDD, suscitent une vive inquiétude parmi les parents, d’autant plus qu’elles se déroulent pendant les heures de classe et sont obligatoires. Toute tentative de refus entraîne des sanctions sévères.

Les élèves de Makamba et de Nyanza-Lac sont contraints de participer à des exercices physiques et militaires qui n’ont aucun lien avec leur programme scolaire. Selon les formateurs, l’objectif est de constituer des bataillons composés de 500 membres chacun, pour atteindre un total de 3 000 personnes. Ces activités sont soutenues par les directeurs communaux de l’enseignement. Un parent de Nyanza-Lac témoigne : « Jeudi dernier, le directeur communal coordonnait ces formations. Initialement, seuls les élèves du secondaire étaient concernés. Mais un écrit a été publié déclarant que la participation était obligatoire pour tous, y compris les écoliers. Nos enfants ont reçu l’ordre de se rendre sur le terrain au lieu d’aller en classe. Celui qui refuse est sanctionné. »

Des impacts inquiétants sur le comportement des enfants

En commune Makamba, les parents dénoncent également les effets négatifs de ces entraînements sur leurs enfants. Les jeunes reviennent chez eux vêtus de tee-shirts spécifiques et se vantent d’être des combattants. Certains en viennent même à se battre pour asseoir leur autorité, encouragés par l’attribution de grades militaires fictifs.

« C’est scandaleux ! Ils commencent à adopter des comportements agressifs. Nous demandons instamment que ces activités cessent et que nos enfants soient protégés contre cette forme d’embrigadement », s’insurge un parent.

Les parents des communes de Makamba et Nyanza-Lac appellent à la cessation immédiate de ces entraînements paramilitaires. Ils réclament que leurs enfants soient laissés en dehors des activités politiques et militaires qui perturbent leur éducation et risquent de les pervertir.

 

Les évêques plaident pour la fin des tensions entre le Burundi et le Rwanda

Les évêques plaident pour la fin des tensions entre le Burundi et le Rwanda

Du 30 mars au 1ᵉʳ avril 2025, les évêques catholiques du Burundi et du Rwanda se sont réunis au Centre Saint-Joseph à Kibungo, au Rwanda, dans le cadre de la plénière ordinaire de l'Association des Conférences des Ordinaires du Rwanda et du Burundi (ACOREB). À l'issue de cette rencontre, un appel fort a été lancé pour la réouverture des frontières entre les deux pays, fermées depuis janvier 2024. Les prélats ont mis en lumière les profondes connexions historiques et culturelles qui unissent ces nations voisines.

Dans un communiqué officiel, les évêques ont rappelé que "les Burundais et les Rwandais sont des frères et sœurs" et ont insisté sur l’urgence de rétablir des relations de bon voisinage. Mgr Bonaventure Nahimana, président de la Conférence épiscopale du Burundi, a souligné que cette réouverture favoriserait non seulement les échanges transfrontaliers, mais aussi le renforcement des liens entre les deux peuples. « Nous demandons à nos dirigeants de privilégier le dialogue pour rouvrir les frontières et encourager les échanges », ont-ils déclaré.

Les évêques ont tenu à préciser que la crise actuelle entre le Burundi et le Rwanda n’est pas d’ordre ethnique, mais résulte de différends politiques. Mgr Nahimana a expliqué : « Les problèmes liés à la fermeture des frontières ne sont pas ethniques. Ils découlent des intérêts politiques divergents entre nos deux pays. »

S'adressant aux fidèles chrétiens des deux pays, les évêques ont exhorté à œuvrer pour la paix et à rejeter tout discours de haine ou d'incitation à la violence. « Nous demandons à nos fidèles de se garder de toute parole ou action pouvant diviser Burundais et Rwandais », ont-ils insisté. Ils ont également réaffirmé leur engagement en faveur de la réconciliation et encouragé les populations à dépasser les conflits actuels pour préserver des relations fraternelles.

 

 

Matongo : Quand l'idéologie politique envahit les salles de classe

Matongo : Quand l'idéologie politique envahit les salles de classe

Dans la commune de Matongo, province Kayanza, une vague de politisation des écoles suscite l'indignation parmi les enseignants et les parents. Les cours sont régulièrement interrompus pour faire place à des enseignements idéologiques liés au parti au pouvoir, le CNDD-FDD, suscitant des inquiétudes quant à l'avenir de l'éducation.

Selon des témoignages recueillis, les activités scolaires sont fréquemment suspendues pour laisser place à des enseignements liés à l'idéologie du parti au pouvoir, le CNDD-FDD. Un enseignant rapporte : « Ils réunissent les enfants et commencent à leur apprendre des termes et slogans du parti CNDD-FDD comme 'Ntakugugumwa' (il ne faut pas avoir peur), 'Caratuvunye' (le pays nous a beaucoup coûté), 'Shirira', 'Babura', des mots inappropriés pour des enfants qui n'ont pas encore l'âge de voter. »

Cette situation soulève de vives inquiétudes parmi les parents et le corps enseignant. Ils craignent que l'éducation des enfants ne soit plus une priorité et redoutent les conséquences à long terme de cette politisation. « Nous demandons que l'école ne soit pas un milieu politique, surtout que les élèves ont des parents différents et proviennent de divers endroits, » affirme un parent préoccupé.

Les parents et enseignants appellent unanimement à préserver le caractère apolitique des établissements scolaires. Ils soulignent l'importance de créer un environnement éducatif neutre, propice à l'apprentissage et au développement des enfants.

Contacté par la RPA, Gilbert Ryumeko, directeur communal de l'éducation à Matongo, a déclaré ne pas être au courant de ces pratiques et a promis d'enquêter sur la situation. Les tentatives pour joindre Alice Nsabiyumva, responsable de la commune de Matongo, sont restées vaines.

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