Double exil : Les réfugiés burundais en RDC contraints de fuir à nouveau

La guerre à l'est de la République Démocratique du Congo a provoqué un déplacement massif, touchant non seulement les populations locales, mais aussi les réfugiés burundais installés dans la région. Les réfugiés burundais du camp de transit de Sange, situé dans le territoire d'Uvira, sont en débandade.
Sange, à moins de 40 km de Kamonyola récemment tombé aux mains du M23, abritait environ 3000 réfugiés burundais. Aujourd'hui, ces personnes se retrouvent une nouvelle fois déracinées, fuyant l'avancée des combats. Un réfugié congolais à Rugombo témoigne : « Ils devaient fuir puisque nous, Congolais, leurs hôtes, avions également fui. Ce ne sont pas les réfugiés du camp de transit de Sange qui allaient rester. »
Les destins de ces réfugiés burundais se sont dispersés. Certains ont traversé la frontière pour rejoindre Rugombo au Burundi, tandis que d'autres ont pris la direction de Rumonge. Un journaliste local confirme ces mouvements de population, soulignant l'ironie de la situation : des réfugiés retournant dans leur pays d'origine pour échapper à l'insécurité de leur terre d'asile.
À Rugombo, la présence de ces anciens réfugiés est confirmée. « Nous connaissions certains d'entre eux et nous les voyons ici. Nous reconnaissons certains autres par la langue », explique un réfugié. « Comme nous, ils ont fui l'insécurité. Mais la différence est qu'eux, les rôles se sont inversés. Nous étions leurs hôtes, mais pour le moment, ce sont eux qui sont devenus nos hôtes. »
Selon le rapport du HCR, au 31 décembre 2024, le nombre de réfugiés et demandeurs d'asile burundais en RDC s'élevait à 52 142, répartis entre les sites de Sange, Mulongwe, Kavimvira et le camp de Lusenda au Sud-Kivu. Le HCR a également signalé le 18 février qu'un nombre restreint de ressortissants burundais étaient rentrés dans leur pays pour fuir les affrontements, sans préciser s'il s'agissait de réfugiés rapatriés ou de travailleurs burundais.