La présence des militaires burundais et des Imbonerakure en RDC résulte du feu vert de Kinshasa.

L'incursion militaire du Burundi en République Démocratique du Congo ne constitue pas une opération conjointe avec les forces armées de ce pays ni un effort régional. C'est du moins ce qu'indique le rapport de ce mois de juillet de l'Initiative pour les Droits de l'homme au Burundi. Dans ce rapport, cette organisation montre que la présence des éléments de l'armée burundaise et de la milice imbonerakure dans ce pays résulte d' un feu vert officieux de Kinshasa qui a permis à Gitega de nouer des relations avec les groupes rebelles locaux.
Trois accords entre les chefs d’Etat, Evariste Ndayishimiye et Felix Tshisekedi dont l’un faisait référence à la coopération en matière de sécurité ont permis l’incursion des forces armées burundaises sur le sol congolais. Il s’agit de ce que l’Initiative pour les Droits humains au Burundi considère dans son nouveau rapport sorti ce 27 juillet 2022 comme un feu vert tacitement donné par le gouvernement de Kinshasa pour que l’armée burundaise puisse entrer en République du Congo pour traquer le mouvement rebelle RED-TABARA.
Dans ce rapport intitulé "Une opération de dissimulation : la mission secrète du Burundi au Congo", l’IDHB montre que même si le gouvernement du Burundi n’a pas jusqu’à présent reconnu officiellement l’envoi de ses troupes dans ce pays, un grand nombre de militaires burundais et des imbonerakure y sont clandestinement présents.
Par ailleurs, ce rapport indique que, peu de temps après la visite de Ndayishimiye à Kinshasa en juillet 2021, des responsables du renseignement militaire burundais sont arrivés en RDC pour préparer l’arrivée de l’armée burundaise et des Imbonerakure. Ici, le rapport de l’IDHB cite notamment le nommé Joseph Mathias Niyonzima alias Kazungu, l’adjudant-major Onesphore Ndayishimiye alias Braddock, l’adjudant Jean Bosco Ahishakiye ainsi que le Llieutenant-Colonel Libère Niyonkuru,
Pour l’IDHB, cette incursion clandestine de l’armée burundaise en République Démocratique du Congo ne constitue donc pas une opération conjointe avec les forces armées de ce pays ni un effort régional plus large. Au contraire, l’IDHB indique que l’armée burundaise a également noué des alliances avec des groupes armés congolais dont certains s’opposent à l’armée congolaise. Ici, il s’agit plus particulièrement des groupes rebelles Maï-Maï Kijangala et Gumino, comme l’indique toujours l’IDHB.
Le rapport de l’IDHB déplore également que le sommet d’avril des dirigeants de la Communauté d’Afrique de l’Est qui a permis la mise en place d’une force régionale pour faire face aux menaces sécuritaires posées par les groupes armés en RDC pourrait officialiser et prolonger la présence de l’armée burundaise dans ce pays.