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Radio Publique Africaine
“La voix des sans voix”

Les cultivateurs pointent le manque d’engrais malgré le lancement de la saison agricole

Par : Générose Niyonkuru, Nadège Irakoze et Emmanuel Ndayishimiye

Le président Évariste Ndayishimiye a lancé officiellement, lundi 27 octobre, la saison agricole 2025–2026 sur la colline Rutyazo, en commune Mwaro, province de Gitega, appelant à une union nationale pour augmenter la production alimentaire. Cependant, sur le terrain, les agriculteurs déplorent le manque d’engrais, alors que la période de semailles touche à sa fin.

Sous le thème « Inspirés par la vision nationale, unissons-nous pour accroître la production alimentaire », le chef de l’État a exhorté les Burundais à exploiter toutes les terres cultivables afin d’atteindre l’autosuffisance alimentaire. Il a notamment comparé la lutte contre la pauvreté à une bataille nécessitant discipline et engagement, en qualifiant les moniteurs agricoles d’« officiers » chargés de diriger les cultivateurs sur le « champ de bataille ».

« Un officier qui reste dans son bureau sans aller voir ses troupes n’en est pas un », a lancé Évariste Ndayishimiye, appelant les techniciens agricoles à descendre sur le terrain pour accompagner les producteurs.

Malgré cet appel à la mobilisation, la réalité est tout autre dans certaines communes. À Muyinga, en province de Buhumuza, des cultivateurs affirment n’avoir toujours pas reçu les fertilisants promis pour la saison culturale A. Ceux de Shombo, en province de Gitega, indiquent n’avoir obtenu qu’une petite quantité d’engrais, insuffisante pour couvrir tous les besoins.

« Nous avons payé l’argent pour obtenir les fertilisants, mais jusqu’à présent, rien n’a été distribué. Nous risquons de perdre nos semences car le temps de semailles est presque terminé », témoignent des agriculteurs.

Certains expliquent avoir déjà semé le maïs et les haricots sans engrais, craignant une baisse considérable de rendement. En zone Nyabikere, une faible quantité de fertilisants a été distribuée, mais le nombre de bénéficiaires reste limité.

Faustin NDIKUMANA, président de l’organisation PARCEM (Paroles et actions pour le réveil des consciences et le changement des mentalités), appelle le gouvernement à revoir sa stratégie. Il recommande la formation des acteurs du secteur agricole aux techniques modernes, la distribution suffisante d’engrais chimiques et une meilleure organisation des coopératives.

Selon lui, il est paradoxal qu’un pays qui consacre un budget important à l’agriculture fasse encore face à des pénuries de fertilisants : « C’est déplorable de constater ce manque alors que l’agriculture est un pilier essentiel de notre économie, pourvoyeur de vivres et de devises. »

Alors que le président appelle à « ne plus dépendre du marché pour se nourrir », des cultivateurs dénoncent toujours le manque de fertilisants et les retards dans leur distribution, une situation qui risque de compromettre les ambitions d’autosuffisance du Burundi.

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