Burundi : des enseignants victimes de violences, la FNASEEB réclame des mesures
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Par : Emmanuel Niyungeko
La Fédération nationale des syndicats du secteur de l’enseignement et de l’éducation du Burundi (FNASEEB) dénonce une multiplication des agressions visant les enseignants dans différentes régions du pays. Dans une déclaration publiée ce lundi 8 décembre 2025, son président, Antoine Manuma, appelle les autorités scolaires et judiciaires à réagir urgemment.
Selon la FNASEEB, les cas de violences enregistrés ces derniers jours traduisent une situation qui se dégrade à un rythme inquiétant. Différents incidents récents illustrent cette dynamique préoccupante.
À Janja, l’enseignante Jeanine Suavis Hakizimana a été agressée par des élèves de l’école fondamentale Sainte Marie Assumpta de Bumuri, où elle avait été affectée pour surveiller des évaluations en réseau zonal. Elle a subi des blessures physiques et son téléphone portable a été endommagé.
Dans la commune de Rumonge, province de Burunga, Yvette Nduwimana, enseignante bénévole, est tombée dans une embuscade en rentrant du service. Passée à tabac par des malfaiteurs, elle a dû être hospitalisée.
La FNASEEB dénonce énergiquement des actes jugés ignobles et exige que les auteurs soient poursuivis conformément à la loi. La fédération demande également des soins gratuits et un dédommagement pour les victimes, rappelant qu’elles étaient au service de la Nation. Elle estime que les causes de ces violences sont multiples et concernent plusieurs acteurs : la jeunesse, les parents, les responsables scolaires, les enseignants ainsi que les autorités administratives et politiques.
Antoine Manuma pointe un laisser-faire généralisé, notamment de la part de certains parents, face à une jeunesse qu’il décrit comme de plus en plus marquée par l’absence de bonnes mœurs, la perte de discipline et de respect. Il rappelle que l’enseignant est le substitut des parents et doit, à ce titre, être respecté par les apprenants.
Selon lui, l’éducation familiale reste fondamentale, car elle façonne les comportements jusque dans l’âge adulte. Dans certaines écoles, l’impunité est devenue une habitude, les responsables et enseignants minimisant parfois les écarts de conduite. Pour la FNASEEB, des conseils ou des sanctions adaptées sont nécessaires pour maintenir les normes.
Antoine Manuma appelle enfin les autorités habiletés à délivrer un message d’apaisement afin que les enseignants puissent exercer leurs fonctions dans la tranquillité.
