Des examens en réseau décriés par les directeurs des écoles.

Certains directeurs des écoles sont inquiétés par la mesure du ministre de tutelle qui les oblige d’organiser des examens en réseau pour les établissements issus d’une même Direction Communale de l’Education. Ils trouvent que cette mesure n’a aucune valeur ajoutée et qu’elle va perturber les parents, les élèves ainsi que les enseignants.
Le ministre de l’éducation nationale et de la recherche scientifique a sorti une ordonnance numéro 610/151 du 17 février 2022 portant organisation et fonctionnement des réseaux scolaires au sein de l’enseignement fondamental. Cette ordonnance est composée de 5 chapitres.
Le deuxième chapitre parle des missions et de l’organisation des réseaux scolaires, un système qui concerne les établissements publics et privés.
Le 3è point de l’article 7 de ce chapitre stipule que le réseau scolaire a pour mission d’évaluer les performances des élèves, des écoles au sein des directions communales de l’éducation pour apprécier le niveau d’encadrement des directeurs d’écoles et la qualité des prestations des enseignants dans les écoles. Le 4è point du même article ajoute qu’il s’agit de procéder à l’analyse des résultats en vue d’une remédiation au cas échéant.
Lors d’une réunion tenue le 30 mars dernier avec les chefs d’établissements privés en mairie de Bujumbura, le ministre François Havyarimana a rappelé que certaines écoles fondamentales ont refusé de mettre en application cette mesure. Selon cette autorité, il y en a des établissements qui ont organisé ces examens en communs sans toutefois respecter toutes les règles y relatives.
A ce propos, certains directeurs des écoles qui se sont entretenus avec la RPA indiquent qu’ils sont inquiétés par cette mesure. Selon eux, elle n’a aucune valeur ajoutée et ne comprennent pas comment des élèves peuvent être évalués en réseaux vu qu’ils n’ont pas étudié dans les mêmes conditions. « En principe, un élève est évalué compte tenu de la façon dont il a étudié. Nulle n’ignore qu’il y a des écoles qui sont dotées des moyens matériels et financiers et un personnel enseignant suffisant et d’autres qui n’ont rien. Donc, cela crée un problème lorsqu’il s’agit de donner des examens pareils», a déclaré un directeur.
L’autre problème soulevé par ce chef d’établissement est la perturbation au niveau de l’emploi du temps pour ceux qui vont reprendre ces examens. «Comment est –ce que les élèves vont aller en vacances puisque le calendrier ne va pas changer ? Nous ne voyons pas comment nous allons expliquer et gérer cette situation. Et en plus, nous savons que les enseignants avaient déjà terminé la correction et de mettre les points sur les fiches. Allons- nous leur exiger de choisir d’autres examens et de refaire encore une fois la correction ? C’est une mesure qui n’avantage en rien en ce qui est des résultats de ce deuxième trimestre mais également en ce qui concerne l’organisation du travail», se lamente- t- il
Au cours de cette réunion du 30 mars dernier, François HAVYARIMANA, ministre de l’éducation et de la recherche scientifique, a mis en garde les chefs des établissements surtout privés qui continueront à faire sourde oreille pour la mise en application de cette mesure et a promis que des sanctions pourront s’en suivre.