Un double langage qui cache mal les visées du régime Cndd-Fdd
Il y a le deux poids deux mesures du régime Cndd-Fdd dans le traitement des cas des réfugiés burundais désirant rentrer dans leur pays. Pour certains, le gouvernement burundais opte même d’enfreindre les lois afin de les ramener au pays natal alors que pour d’autres, il leur refuse tout accès au pays étant pourtant dans la légalité.
Pierre Nkurikiye, le porte-parole de la police nationale annonçait que son ministère de tutelle, le ministère de l’intérieur et de la sécurité publique est bien disposé à accueillir les burundais réfugiés au camp de Mahama au Rwanda qui viennent de saisir le président burundais lui demandant de les aider à rentrer. « Le ministère de l’intérieur est alors prêt. Il n’attend que les orientations pour qu’il puisse procéder aux préparations techniques en rapport avec le rapatriement de tous ces réfugiés. Ici le gouvernement voudrait lancer un appel à tous ceux qui avaient l’habitude de freiner les réfugiés qui souhaitaient regagner le pays. Nous savons bien qu’ils pouvaient rentrer individuellement. D’ailleurs, nous avons l’habitude d’aider certains d’entre eux à s’échapper du camp », a-t-il déclaré.
Ainsi, le gouvernement emprunte des voies même interdites pour arriver à rapatrier certains réfugiés tandis qu’il refuse carrément le retour au pays à d’autres à l’instar des 6 frondeurs du Cndd-Fdd dont Jérémie Ngendakumana, ancien président du parti Cndd-Fdd qui ont saisi en février dernier l’ambassade du Burundi en Ouganda pour demander des documents de voyage leur permettant de rentrer au Burundi. Mais, Gitega s’y est opposé. A l’époque, voici l’explication d’Evariste Ndayishimiye à ce propos. « Si un réfugié rentre sans avertir le HCR, c’est une fraude. Le réfugié voudrait retourner chez eux sans pour autant remettre le statut du HCR. Pour le cas cité, ils n’ont peut-être pas pu avoir les documents leur permettant de rentrer car le HCR ne les a pas demandés au gouvernement burundais. A titre illustratif, nous avons appris que Jérémie Ngendakumana est en Ouganda alors que nous savions qu’il était en Belgique. Vous comprenez, il peut circuler partout sauf au Burundi ».
Sur base des explications fournies par Evariste Ndayishimiye, en qualité du Secrétaire Général du parti Cndd-Fdd, Pierre Nkurikiye vient d’avouer que Gitega participe dans des actes de fraude, tel que décrit par Evariste Ndayishimiye dans cette conférence de presse animée le 25 Février dernier.
Le gouvernement burundais en aidant certains réfugiés à s’échapper du camp est un acte frauduleux et une violation des lois internationales des réfugiés aux yeux d’Evariste Ndayishimiye, actuel Chef d’Etat burundais, si on s’en tient aux procédures bien précises qui doivent être respectées. Voici sa lecture des procédures, il y a de cela cinq mois. « Si tu t’es déjà exilé, il y a des voies bien précises à emprunter pour pouvoir rentrer chez toi. Les réfugiés sont sous protection de lois internationales. Regardez même sur les titres de voyage octroyés aux réfugiés, c’est bien marquer qu’il est d’usage dans tous les pays du monde sauf le pays d’origine du réfugié. Alors il fallait qu’il s’adresse au HCR, remette leurs documents exprimant son désir de rentrer. Automatiquement, le HCR allait avertir le gouvernement burundais que tel et tel burundais voudrait rentrer ».
Bref, en se référant à ces explications du numero 1 burundais, Pierre Nkurikiye a donc avoué aussi ce lundi que le régime Cndd-Fdd viole sciemment les lois qu’il connait très bien.