L'amour du prochain, remède à plusieurs maux même de l'exil
La Maison Shalom a été l’un des piliers dans la prise de conscience, le développement de capacités et le promoteur de talents de réfugiés burundais du camp de Mahama au Rwanda. Albert Niyonkuru est un des jeunes réfugiés burundais, bénéficiaires des actions de cette association. Aujourd’hui diplômé en ingénierie agronomique, formateur en agriculture et entrepreneur accompli, il aspire à un brillant avenir même si le chemin est encore long.
Albert Niyonkuru quitte son pays d’origine, le Burundi, en 2015 en pleine année académique à l’université du Burundi dans la faculté d’agronomie. Il arrive au camp de Mahama seul sans famille. Il a dû donc s’adapter vite à sa nouvelle vie et survivre. « J’ai décidé de vendre du charbon avec un capital maigre de 30.000 francs rwandais. Tout le monde au camp se moquait de moi mais au bout de trois mois j’avais gagné dix fois mon capital de départ, à peu près 300.000 francs rwandais. »
Il devient ensuite l’un des bénéficiaires du programme de la maison Shalom de réintégration scolaire des réfugiés burundais. Il finit ses études et devient ingénieur agronome. Albert Niyonkuru se rappelle très particulièrement d’un message que Marguerite Barankitse, fondatrice de la maison Shalom leur avait transmis : « Vous avez une dette envers moi, non pas celle de l’argent mais celui de l’amour envers votre prochain. » Un message qui l’a poussé à devenir formateur en agronomie au camp de Mahama.
Albert Niyonkuru et 4 autres formateurs parmi les réfugiés burundais crée une coopérative qu’ils appellent « Abanyamwete » qui signifient « les courageux » en français. La maison Shalom leur octroie également des semences pour mettre en œuvre leur nouvelle initiative de légumières. La chance sourit encore une fois à ce jeune homme de 36 ans et ses collègues et la récolte fut abondante. Ils vendent leur récolte à la même maison qui les revend à son tour. « J’ai été impressionné de voir qu’on pouvait se faire aider par quelqu’un qui ne connait absolument rien de nous. La maison Shalom nous a non seulement beaucoup aidé mais aussi elle nous a beaucoup appris sur l’amour du prochain et l’importance de nouer des relations avec nos hôtes, les rwandais. »
Albert se dit également fier de pouvoir appliquer ses compétences, les partager avec ses confrères burundais et les rwandais. Toutefois, comme le monde entier aujourd’hui, leur coopérative fait face à des défis liés à la pandémie de la covid 19 qui réduit considérablement les activités au niveau des coopératives : « comme tout le monde, nous avons été touché par la covid19. Avec le confinement, nos activités sont considérablement réduites et donc la récolte sera un peu basse cette saison »
Le jeune Albert Niyonkuru encourage ses confrères burundais à prendre conscience et créer des activités génératrices de revenus et de ne pas se contenter des aides qu’ils reçoivent dans les camps car dit-il, le travail anoblit l’homme.