Mutanga Nord : les habitants confrontés à l’arrêt total de la collecte des déchets
Par : Digne Karondo
Depuis près de trois mois, la collecte des déchets ménagers est complètement interrompue dans le quartier Mutanga Nord, en zone Gihosha, commune Ntahangwa de la ville de Bujumbura. Ne trouvant aucune solution, les habitants accumulent leurs ordures près du marché local, une situation qui fait craindre des risques sanitaires, surtout en cette saison pluvieuse.
Selon des habitants de Mutanga Nord, une entreprise privée assurait initialement la collecte des déchets ménagers dans ce quartier, moyennant une contribution mensuelle de 20 000 francs burundais par ménage. Après un certain temps, cette société a interrompu ses activités. Une autre entreprise, dénommée RUNA Business Company, a ensuite été engagée et a signé, au mois de novembre, un contrat avec les habitants du quartier. D’après les termes de cet accord, la société s’engageait à collecter les déchets deux fois par mois, chaque ménage devant s’acquitter de 30 000 FBu.
Toutefois, depuis la signature de ce contrat, aucun service n’a été assuré, affirment les habitants. Ces derniers disent avoir tenté à plusieurs reprises de contacter la société, sans succès. Ne sachant plus vers qui se tourner, ils ont commencé à déposer leurs déchets dans un espace situé à proximité du marché communément appelé « Ku Kabasazi », à la limite entre les quartiers Mutanga Nord et Mutanga Sud. Cet endroit, où se trouvaient autrefois des habitations aujourd’hui détruites, est désormais saturé, au point que les ordures débordent sur la voie publique.
La situation suscite de vives inquiétudes, notamment en cette période de pluies. Les habitants redoutent l’apparition de maladies, tant pour les commerçants installés aux abords du marché que pour les clients. Le site se situe en effet à proximité d’un marché où se vend notamment du maïs, de débits de boissons artisanales appelés karibu, et constitue un passage fréquenté par de nombreux piétons, y compris des étudiants de l’Université Lumière.
Les habitants indiquent avoir saisi le chef de quartier, qui leur a assuré suivre le dossier.

