Tensions au camp de Kakuma : violences et contestations autour de la distribution de l’aide humanitaire

Un réfugié a été tué et plusieurs autres blessés ce lundi matin dans le camp de Kakuma, au Kenya, lors d’une manifestation contre le mode de répartition de l’aide humanitaire. Les protestataires dénoncent une classification en groupes qu’ils estiment injuste et fondée sur le favoritisme.
Les bénéficiaires de l’aide s’étaient rassemblés tôt dans la matinée au camp de Kakuma, un camp qui héberge également des réfugiés burundais, pour s’enregistrer en vue de la distribution prévue à partir de la semaine prochaine. Seuls les réfugiés des catégories 1 et 2 étaient autorisés à s’inscrire, tandis que ceux des catégories 3 et 4 ont été invités à rebrousser chemin. Cette mesure a déclenché la colère, provoquant des échauffourées au cours desquelles des pierres ont été lancées.
Selon nos informations, un réfugié, touché par balle, est décédé après son transfert à l’hôpital. Un autre a eu les jambes fracturées. La tension était telle que, débordés, les policiers ont dû battre en retraite. Les cours n’ont pas eu lieu ce jour-là : des élèves, pris pour cible, se sont enfermés dans les salles de classe sans possibilité de s’échapper.
Des réfugiés dénoncent une répartition des catégories jugée arbitraire. Ils affirment, par exemple, que certaines personnes handicapées ont été classées dans des groupes inadaptés, sans explication claire. Des soupçons de favoritisme et de corruption ont également été évoqués, plusieurs estimant que les mieux nantis ont bénéficié des meilleures catégories, au détriment des plus vulnérables.
Début 2025, le camp de Kakuma abritait environ 300 000 réfugiés, dont une importante communauté burundaise.