Disparition de trois détenus à la prison centrale de Ngozi : les codétenus inquiets

Des détenus de la prison centrale de Ngozi font part de leur inquiétude depuis la disparition de trois prisonniers, remis aux services de renseignement le 15 août dernier par le directeur de l’établissement, Christian Sibomana. Depuis cette date, ils n’ont jamais été ramenés.

Parmi les disparus, Bayubahe Isidore serait décédé sous la torture. Arrêté en 2015 dans la commune de Gashikanwa pour atteinte à la sûreté de l’État, il était connu pour ses liens avec les services de renseignement. Nimubona Ildephonse, un ancien adjudant chef impliqué dans la célèbre « Affaire Mukoni », qui fait référence à une attaque menée au camp Mukoni à Muyinga en janvier 2017, faisait également partie des disparus. Le troisième détenu, Ernest, purgait une peine de deux ans pour des délits financiers au moment de sa disparition.

Le jour de leur disparition, les trois hommes auraient été convoqués par le directeur de la prison avant d’être vus menottés et montant dans un véhicule du Service National de Renseignements. Selon des informations recueillies par la RPA, ils auraient été transférés au siège du Service National de Renseignements à Bujumbura, mais aucune preuve ne confirme qu’ils y soient arrivés vivants.

Le lendemain, le directeur Sibomana est revenu récupérer leurs effets personnels, un geste interprété par les codétenus comme un signe de disparition définitive. Depuis, l’atmosphère à la prison reste marquée par l’inquiétude et l’incertitude.