Mishiha : un infirmier accusé de viol, protégé par ses supérieurs et le directeur de l’école que fréquente la victime
Par : Josiane Muzaneza
Les parents d’élèves de l’école fondamentale de Mishiha exigent que la justice agisse contre un infirmier du centre de santé de Gishungo accusé d’avoir violé une élève. Bien qu’il ait été pris en flagrant délit il y a plus d’une semaine, le laborantin reste impuni, protégé par ses supérieurs et par le directeur de l’établissement.
La victime, une élève de quatrième année âgée d’environ 17 ans, s’était rendue au centre de santé début décembre pour accompagner une camarade malade. Elles ont été conduites dans l’endroit où logent habituellement les infirmiers en service. Certains employés confirment les faits et affirment avoir été surpris de voir le directeur de l’école arriver sur les lieux, sans prendre de mesures pour protéger les victimes. Selon nos sources, cette attitude est liée à un pot-de-vin versé par le suspect pour étouffer l’affaire.
Un des parents dénonce : « Au lieu de charger ce laborantin pris en flagrant délit, le directeur lui a demandé un million de francs pour étouffer l’affaire. Ni le directeur ni l’infirmier n’ont été inquiétés par la justice. »
Le pot-de-vin a été partagé entre trois personnes : le directeur de l’école, Ciza Xavier, Berchmas, adjoint du responsable des Imbonerakure dans la zone Mugera, et un autre Imbonerakure connu sous le nom de Nkofero, réputé pour de nombreux abus. Accusé d’encourager les violences sexuelles pour en tirer un avantage financier, le directeur et l’infirmier font l’objet de demandes de sanctions exemplaires. « C’est la troisième fois que ce directeur protège ces criminels qui lui versent de l’argent à chaque fois. Il agit comme s’il empochait la dot de ces jeunes filles. Nous demandons qu’Arsène et Xavier soient traduits en justice », ajoute notre source.
Contacté par la RPA, le docteur Lionel, chef du département de santé en commune Cankuzo, a d’abord réagi par un éclat de rire, avant de jurer et d’affirmer que ces faits ne se sont jamais produits. Après nous avoir raccroché au nez, il a été recontacté et a voulu échapper à nos questions, demandant du temps pour consulter toutes les parties concernées.

