La liberté refusée au Dr Bitangumutwenzi malgré deux acquittements
Malgré deux décisions d’acquittement prononcées par la justice, le médecin Patrick Bitangumutwenzi demeure incarcéré à Mpimba, plus d’un an après son arrestation par le Service National de Renseignement.
Arrêté le 19 mars 2024 par des agents du Service National de Renseignement, le médecin a été appréhendé en plein jour alors qu’il quittait son lieu de travail à la Maison médicale de Bujumbura. Après quatre jours de détention par le SNR, il a été transféré à Mpimba où il demeure jusqu’à ce jour.
Le Dr Bitangumutwenzi a été accusé d'aversion raciale, d'imputation dommageable et d'atteinte à la sûreté intérieure de l’État, à la suite d’un commentaire publié dans un groupe WhatsApp de médecins. Dans ce message, il critiquait le travail de la Commission Vérité et Réconciliation, plus précisément la question controversée de l’exhumation de restes humains sans expertise scientifique. Il avait déclaré que la CVR risquait même d’exhumer des ossements non humains à la place des os humains. Des propos qui ont valu au praticien d’être poursuivi par la justice.
La justice s’est prononcée à deux reprises en sa faveur. Le Tribunal de grande instance de Mukaza l’a d’abord acquitté le 28 mars 2025. Le Procureur général près la cour d'appel de Mukaza a fait appel, mais le 7 août dernier, la Cour d’appel de Mukaza a confirmé cet acquittement. Cinquante-cinq jours plus tard, le Dr Patrick Bitangumutwenzi reste derrière les barreaux, en dépit de deux jugements clairs en sa faveur.