La Société sucrière du Moso (SOSUMO) a lancé, ce vendredi 4 juillet, sa campagne annuelle de production et de transformation du sucre, avec un objectif de 20 000 tonnes à atteindre si aucun obstacle majeur ne survient.
Prévue pour le 16 juin 2025, la campagne de vente de maïs à l’Agence nationale du stock stratégique alimentaire (ANAGESSA) n’a toujours pas débuté, une semaine après la date annoncée par le ministère en charge de l’agriculture. Ce retard déroute et inquiète les cultivateurs de cette denrée à travers plusieurs provinces du pays.
La campagne d’achat du maïs peine à démarrer, malgré le deuxième rendez-vous fixé par le ministre de l’agriculture et de l’élevage, Prosper Dodiko. Dans plusieurs localités, l’Agence nationale de gestion des stocks de sécurité alimentaire (ANAGESSA) n’a toujours pas entamé ses activités, tandis que dans d’autres, les producteurs hésitent à vendre leurs récoltes.

La culture du café, autrefois largement pratiquée dans la province Ngozi, est aujourd’hui en déclin. Les caféiculteurs locaux demandent au gouvernement de valoriser cette culture, qui est non seulement bénéfique pour eux, mais également cruciale pour l’économie nationale. Le café figure parmi les principaux produits d’exportation du Burundi et contribue significativement aux recettes en devises étrangères.
Dans presque toutes les communes de Ngozi, les champs de caféiers sont progressivement abandonnés. Les agriculteurs expliquent que le faible rendement obtenu par rapport aux efforts et aux ressources investis dans cette activité les pousse à se détourner de cette culture. « Si une culture exportée ne rapporte pas de bénéfices en tenant compte du temps passé à la cultiver et du fumier utilisé, alors les cultivateurs finissent par l’abandonner presque partout », déclare un caféiculteur.
Les producteurs dénoncent aussi le manque d’efforts du gouvernement pour promouvoir la caféiculture. Selon eux, le prix offert pour le café est inférieur à celui des cultures vivrières locales, ce qui réduit leur motivation. « Il n’est pas logique qu’une culture exportée soit achetée à un prix inférieur à celui des cultures que nous produisons localement. Le gouvernement n’y investit aucune ressource et n’apporte aucun soutien aux citoyens ; aujourd’hui, ce ne sont que des plaintes », ajoute un agriculteur.
Les caféiculteurs exhortent le gouvernement à garantir un prix rémunérateur pour le café afin de motiver les agriculteurs à reprendre cette culture. « Pour que les citoyens se remettent à cultiver le café, il faudrait que le gouvernement valorise cette culture en garantissant aux agriculteurs un prix élevé par kilo, comme ceux obtenus à l’exportation », plaide un producteur.
Le déclin du café a des répercussions directes sur l’économie burundaise. En décembre 2023, la Banque centrale a signalé une baisse de 46 % de la production de café, entraînant une chute de 45 % des recettes d’exportation liées au café. Cette situation aggrave la pénurie de devises étrangères, pénurie à l’origine de la crise du carburant et la hausse des prix des produits essentiels.
Les caféiculteurs de Ngozi lancent un appel désespéré au gouvernement pour sauver une culture qui a longtemps été le moteur économique du Burundi. Ils insistent sur l’importance d’une stratégie nationale ambitieuse pour redonner au café sa place centrale dans l’agriculture et les exportations nationales.