Fuite massive des enseignants : plus de 1 120 abandons en neuf mois au Burundi

Plus de 1 120 enseignants du fondamental et post-fondamental ont abandonné le service au ministère de l’éducation en l’espace de neuf mois seulement. La principale raison évoquée est l’insuffisance salariale, une situation qui inquiète vivement les autorités éducatives.
Selon des informations fiables recueillies auprès de certains cadres du ministère de l’éducation, les données officielles indiquent que 364 enseignants ont quitté le service entre janvier et mai 2025. Durant la période allant de septembre 2024 à février 2025, 761 autres départs ont été enregistrés. Ces enseignants relèvent tous de l’enseignement fondamental et post-fondamental.
La majorité d’entre eux évoque des salaires trop faibles pour subvenir à leurs besoins. Les mêmes sources signalent que de nombreux enseignants partent à la recherche d’emplois dans les pays arabes comme les Émirats arabes unis et l’Arabie saoudite, ou encore dans des pays de la sous-région comme le Kenya.
Certains cadres du ministère ont confié à la RPA qu’en date du 10 juin 2025, le ministre de l’éducation nationale et de la recherche scientifique, François Havyarimana, a écrit au chef de cabinet civil du président de la République pour l’alerter sur ce départ massif d’enseignants, soulignant que cela perturbe le bon déroulement des cours. Le ministre a indiqué que ces départs concernent en particulier des profils difficiles à remplacer, notamment dans les établissements techniques.
Dans cette correspondance, le ministre a sollicité une dérogation spéciale afin de maintenir en fonction certains enseignants de l’ETSA et de l’ETP de la province Gitega, bien qu’ils aient atteint l’âge de la retraite, estimant qu’ils sont encore aptes à exercer.
François Havyarimana a également attiré l’attention sur le même phénomène observé dans les universités publiques. Les enseignants qui partent sont difficilement remplaçables, et les nouveaux recrutés refusent souvent les postes proposés en raison de salaires jugés peu attrayants.
Le ministre de l’éducation nationale et de la recherche scientifique a interpellé la présidence de la République afin qu’une nouvelle politique salariale soit mise en place dans les universités publiques, dans le but de freiner cette fuite des cerveaux, aux conséquences néfastes sur le développement du pays.