Chauffeurs de camions importateurs dénoncent le travail sans contrat et sans assurance
Par : Balthazar Miburo et Emmanuel Niyungeko
Les chauffeurs des camions poids lourds qui importent des marchandises de l’étranger dénoncent leurs conditions de travail jugées précaires. Sans contrat ni assurance, ils se disent abandonnés à leur sort en cas d’accident ou de problème à l’extérieur du pays et réclament la régularisation de leur situation professionnelle.
Ces conducteurs affirment ne pas être à l’aise dans leur travail quotidien, dénonçant le mauvais traitement infligé par certaines agences de transport de marchandises venues de l’étranger. L’un d’eux explique que l’absence de contrat de travail les expose à de nombreuses difficultés, surtout lors des missions à l’extérieur du pays. Il cite le cas d’un collègue décédé après l’incendie de son camion, dont la famille n’a reçu aucune assistance. « Un chauffeur de la société Interpétrole, Pascal Ndayiziga, originaire de Karusi, a perdu la vie après avoir percuté un autre véhicule. Comme il n’était pas déclaré, l’assurance n’a rien pu faire pour lui », témoigne-t-il.
Ce chauffeur déplore le fait de travailler pour une société pendant plus de cinq ans tout en étant traité comme un journalier. Il souligne que cette situation a de lourdes conséquences sur les familles des victimes d’accidents, souvent laissées sans aucun soutien. « C’est grave de travailler pendant des années sans contrat. Lorsqu’un chauffeur meurt, sa famille ne reçoit aucune aide et les enfants finissent parfois dans la rue », témoigne-t-il.
Ces camionneurs dénoncent les difficultés rencontrées lors des longs trajets à l’étranger, surtout lorsque les frais de mission s’épuisent avant la fin du voyage. L’un d’eux explique qu’il lui arrive de rester plusieurs jours pour récupérer des marchandises non encore disponibles, tandis que les frais de mission continuent de s’épuiser. « Il m’envoie en mission pour récupérer un conteneur sans savoir s’il est arrivé. Je reste là-bas en attente, et je dois m’arranger seul », témoigne-t-il.
Cette situation pousse différents chauffeurs à s’endetter pour survivre pendant leurs déplacements. « Lorsque les frais de mission finissent, tu peux appeler et, si c’est un bon chef, il t’envoie de l’argent. Mais d’autres refusent et comptent sur la somme déjà donnée. Le chauffeur se retrouve alors obligé d’emprunter de l’argent », explique un autre conducteur.
Ces camionneurs qui œuvrent dans l’importation des marchandises demandent avec insistance à leurs employeurs de leur octroyer des contrats de travail, estimant que cela serait une solution durable aux nombreux problèmes auxquels ils font face dans leurs activités quotidiennes.

