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Radio Publique Africaine
“La voix des sans voix”

Le régime Cndd-Fdd, principal responsable de la faillite de la Regideso

La santé financière de l’unique entreprise nationale de production et de distribution d’eau et d’électricité Regideso se porte mal. Cette chute financière se manifeste à travers des contrats que le régime Cndd-Fdd a cautionnés pour ses intérêts sectaires au détriment de l’entreprise. L’un de ces contrats est celui qui lie la Regideso à la société privée Interpetrol, une société favorite de ce régime.

Le contrat entre la Regideso et l’Interpetrol concerne la fourniture par ce dernier d’une énergie produite à base d’une centrale thermique à gasoil. Ce contrat a été signé en septembre 2017 pour 10 ans, confirmé et irrévocable comme stipulé par l’article 4 de cet acte d’engagement. « Prévoyant les difficultés dans lesquelles allait tomber la Regideso, le groupe technique d’étude et préparation du contrat avait pourtant proposé de commencer par un contrat d’essai de 2 ans. Une proposition balayée d’un revers de main par le pouvoir du Cndd-Fdd à cette époque », a révélé une de nos sources à la Regideso.

Malgré les alertes de différents acteurs avisés, notamment des experts du domaine, le personnel, la société civile et les médias qui étalaient les risques que courait l’entreprise, le pouvoir Cndd-Fdd a décidé de signer et de contraindre la Regideso, exclue dès le départ des négociations, à signer le contrat avec la société privée Interpetrol de Taruk Bashir. Un contrat qui offrait sur un plateau d’argent des avantages gigantesques à Interpetrol, une entreprise privilégiée suite aux relations que cet investisseur entretient depuis longtemps avec le Cndd-Fdd.

De ce fait, le gouvernement burundais venait d’entrainer son unique société de distribution d’eau et d’électricité dans une consommation journalière de 30MW pour un paiement de 6 milliards de francs burundais chaque mois. Ressentant la cherté de cet engagement et les difficultés à honorer les clauses dudit contrat, la Regideso a opté de se limiter à une consommation journalière maximale de 20MW. Une consommation que l’entreprise trouvait suffisante selon son personnel qui estime que l’exagération du besoin dans le contrat  est par conséquent un décaissement de fonds énorme et inutile.

De même, l’article 6 alinéas 3 dudit contrat donne les totales prérogatives à la société Interpetrol de saisir les comptes de la Regideso en cas de non-paiement de ses factures. Même en cas de résiliation du contrat ou courtement du terme du contrat, la Regideso devra décaisser des fonds sur les 10 ans constituant l’échéance de départ du contrat.

De surcroit, jusqu’en avril 2020, la Regideso réclamait des impayés s’élevant à 12.520.975.640 de francs burundais au gouvernement du Cndd-Fdd. Selon les experts du domaine, il serait étrange, voire incompréhensible, que les autorités au plus haut sommet de l’Etat à savoir le Chef de l’Etat Evariste Ndayishimiye et le Premier ministre Alain Guillaume Bunyoni reviennent maintenant faire porter le chapeau à la Regideso qui se trouve actuellement entre le marteau et l’enclume. Les deux occupaient de hautes responsabilités pendant l’ancienne mandature Cndd-Fdd et faisaient même partie de la ligne dure de ce régime.                

Payway Burundi enfonce la Regideso dans le gouffre

Le partenariat entre la Regideso et Payway Burundi a été décidé en août 2017 par le conseil des ministres, un peu avant la signature du contrat avec l’Interpetrol. Comme pour le cas de ce dernier, le contrat avec Payway a été imposé à la Regideso. Selon les experts, les procédures de passation des marchés publics n’ont pas été appliquées car aucun appel d’offre ouvert n’a été publié au préalable.

Le contrat de gérance donnait, en effet, carte blanche à Payway Burundi à travers une licence perpétuelle et irrévocable d’utiliser des logiciels de paiement des produits Regideso eau et électricité. Le contrat concernait donc la commercialisation des produits de la Regideso, comme l’avait déclaré Côme Manirakiza, ministre de l’énergie et des mines de lors.

Plus pratiquement, Payway Burundi devrait s’assurer de la fourniture de logiciels de paiement, un serveur d’exploitation, la vente des unités cash power et la collecte des factures d’eau. Pour ce faire, Payway Burundi disposait d’un système technologique de facturation et de paiements faisant usage des appareils mobiles aux points de ventes.

La société Payway Burundi devrait tirer 5% du montant payé après le recouvrement des factures d’eau, et 8% après le transfert des unités cash power au bénéficiaire. Un taux d’intérêt jugé par les techniciens de la Regideso d’exorbitant et de disproportionnel à l’apport de Payway Burundi qui se chargeait uniquement de la commercialisation. De plus, la Regideso enregistrait des retards de paiement de la part de Payway Burundi, des retards qui pouvaient aller même à une année alors que ce dernier tirait ses profits exactement 24 après le paiement des factures d’eau et le transfert des unités de l’électricité.

Selon toujours les techniciens de la Regideso, cette situation constituait une entrave considérable à l’entreprise, au moment où Payway continuait d’utiliser ces fonds. Pourtant, un montant estimé à 2.889.576.996 de francs burundais avait été octroyé à Payway Burundi par le gouvernement burundais dans l’optique de préfinancement du projet de partenariat avec la REGIDESO.

En outre, ce partenariat impliquait une obligation de résultat de la part de Payway Burundi. Cette société devrait s’assurer du recouvrement et de la gestion des grands clients de la Regideso dont l’Etat burundais.

Toutefois, les responsables de Payway Burundi déclinaient leur responsabilité sur les impayés des institutions étatiques et privés proches du pouvoir Cndd-Fdd, jusqu’ au divorce entre Payway Burundi et la Regideso finalement décidé par le conseil des ministres au début du mois de décembre 2020.

Selon des sources dignes de foi, la société Payway Burundi appartiendrait à certains individus haut placés du régime Cndd-Fdd, qui privilégiaient leurs intérêts sectaires au détriment de la Regideso.

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