Paralysie administrative à la base : les habitants exigent un minimum de service

Les plaintes se multiplient dans différentes provinces du pays en raison de l’absence persistante des administratifs à la base. Les citoyens, confrontés à l’impossibilité d’obtenir certains documents essentiels, exhortent le gouvernement à garantir un minimum de service, soulignant que cette carence freine sérieusement leurs activités.
En province Butanyerera, comme dans la majorité des localités du pays, l’administration est quasiment à l’arrêt. En commune Kirundo, aucun document administratif n’est délivré. Des habitants dénoncent une situation qui s’éternise. « Nous n’avons plus d’administrateur. Un secrétaire permanent a été désigné, mais ses prérogatives sont limitées. Il ne peut par exemple pas délivrer les cartes nationales d’identité. Tous les documents nécessitant la signature de l’administrateur ne peuvent être obtenus. En résumé, aucun service n’est assuré, que ce soit dans les anciennes ou les nouvelles provinces. »
Même constat en zone Ruhororo, où un habitant évoque les conséquences concrètes de cette paralysie administrative. « Attestation de résidence, d’identité complète, carte d’identité nationale… plus rien n’est délivré. Cela bloque nos projets. Sans ces documents, il est presque impossible de contracter un prêt bancaire. »
En province Gitega, la situation est jugée encore plus préoccupante. En commune Karusi, les documents déjà établis ont été annulés, les cachets utilisés n’étant plus valides. « Des cartes d’identité étaient prêtes. Il ne manquait que le sceau communal. Aujourd’hui, elles sont considérées comme invalides parce que l’administrateur qui les a signées n’en a plus la compétence. C’est un vrai casse-tête », confie notre source.
Et ce, malgré les instructions du ministre de la fonction publique qui avait rappelé que les agents devaient continuer à assurer un service minimum afin d’éviter la paralysie. Une recommandation largement ignorée sur le terrain. En commune Gitega, les bureaux restent vides malgré la nomination de secrétaires permanents par le président de la République. « Une certaine Micheline, ex-administratrice de la commune Giheta, a été nommée à Gitega. Depuis sa nomination, elle ne s’est jamais présentée. Son bureau est envahi par une pile de dossiers, notamment des extraits d’actes de naissance, qui attendent sa signature pour être validés. »
Les habitants appellent les ministres concernés à s’assurer que leurs instructions sont suivies d’effet, et si possible à descendre sur le terrain pour s’en rendre compte, dans l’intérêt de la population.