Burundi-Rwanda-RDC : des uniformes militaires rwandais et congolais confectionnés clandestinement au Burundi
Par : Rédaction
Le Burundi est impliqué dans la fabrication clandestine d’uniformes militaires de l’armée congolaise et de l’armée rwandaise. La révélation émane de sources internes à la nouvelle compagnie textile « East African Textile Manufacturers » inaugurée le 28 novembre 2025 par le président Évariste Ndayishimiye à Gitega, cinq mois après le début présumé des activités clandestines.
Le vendredi 28 novembre 2025, le président Évariste Ndayishimiye a inauguré en grande pompe, à Gitega, la nouvelle compagnie textile « East African Textile Manufacturers ». Lors de la cérémonie, l’entreprise a présenté des uniformes flambant neufs de l’armée et de la police nationale burundaise, salués comme un symbole d’innovation dans le secteur textile burundais.
Mais derrière les discours et les applaudissements, une autre réalité se dessine. Selon un cadre de la société, qui a requis l’anonymat, l’usine n’a pas attendu l’inauguration officielle pour fonctionner. Les activités de production ont en réalité démarré dès le mois de juin 2025, soit cinq mois avant l’ouverture officielle, dans le plus grand secret. Durant cette période, des milliers de tenues militaires quasi identiques à celles des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et de l’armée rwandaise (Rwanda Defence Force, RDF) ont été confectionnées. Nos sources décrivent une organisation quasi militaire : les ouvriers devaient laisser leurs téléphones portables à l’entrée, prenaient tous leurs repas sur place et n’étaient autorisés à rentrer chez eux qu’en fin de journée. Interrogé par notre rédaction, ce cadre parle sans détour d’« une opération clandestine » dont l’objectif réel reste inconnu.
L’armée rwandaise affirme ne jamais avoir commandité la confection de ses tenues militaires au Burundi. Contactée par la RPA, elle indique n’être informée d’aucune commande de tenues militaires passée au Burundi et a refusé de commenter davantage. Du côté congolais, la situation reste floue. Le porte-parole des FARDC, le général Sylvain Ekenge, n’a ni confirmé ni infirmé l’existence d’une éventuelle commande et a indiqué que la question logistique ne relevait pas de sa compétence. Lorsque la rédaction a demandé à quel service elle devait s’adresser pour plus d’informations, il n’a plus répondu.
Selon des sources internes à l’usine EATM, ces uniformes ont été confectionnés cinq mois avant l’inauguration officielle, dans une stricte confidentialité. Cette information soulève de nombreuses questions, dans un contexte régional marqué par de fortes tensions entre le Burundi, la RDC et le Rwanda. L’absence de transparence du côté congolais entretient le mystère autour des intentions de Kinshasa et des enjeux cachés derrière cette fabrication d’uniformes militaires, en particulier ceux de l’armée rwandaise.
Cette affaire intervient alors que les relations entre les trois pays sont particulièrement tendues. Certains observateurs interprètent l’attitude congolaise comme une forme de complicité avec le Burundi dans la production illégale de ces tenues militaires. L’affaire reste suivie de près et suscite de nombreuses interrogations sur ses objectifs et son impact sur la stabilité régionale.

