Favoritisme et népotisme : des liens familiaux au cœur du nouveau Parlement burundais

Le favoritisme et le népotisme semblent avoir marqué la composition de la nouvelle Assemblée nationale du Burundi, récemment élue. Certains députés du parti CNDD-FDD, qui détient à lui seul l’ensemble des sièges à la chambre basse, sont liés par des relations familiales ou personnelles avec des hauts responsables du régime.
Une partie des élus provient des familles de hauts gradés issus du CNDD-FDD. Parmi eux, nombreuses sont les députées qui sont les épouses de généraux influents, tandis que d’autres entretiennent des liens étroits avec la famille présidentielle.
Parmi les cas les plus emblématiques figurent : la députée Alice Nitunga, épouse du général Silas Ntigurirwa, chef de cabinet militaire à la présidence de la République ; la députée Marie Odette Hakizimana, conjointe d’Emmanuel Ndayiziga, chef de cabinet du Service national de renseignement ; Pétronie Bucumi, mariée au général Audace Nduwumusi, surnommé Goliath ; Denise Kamere, épouse du général Alexandre Muyenge, dit Manalex, également président de la Fédération de Football du Burundi (FFB) ; et Tantine Ncutinamagara, ancienne gouverneure de Makamba, épouse du colonel Domitien Niyonkuru, directeur du renseignement intérieur au Service national de renseignement.
D’autres députés siègent aussi à l’Assemblée nationale parce qu’ils sont proches de la famille présidentielle. C’est le cas, entre autres, de Valence Kaneza, frère de la Première dame.
Certains observateurs estiment que ces choix résultent principalement du fait qu’ils sont proches des dirigeants, plutôt que de leur mérite, alimentant ainsi les accusations de favoritisme et de népotisme.
Une telle composition soulève des interrogations sur l’indépendance de l’Assemblée nationale et sur la crédibilité des décisions qu’elle sera amenée à prendre.