Les dessous du rapatriement de certains réfugiés du camp de Mahama
Certains réfugiés du camp de Mahama situé à l’est du Rwanda font savoir qu’ils figurent sur une liste des burundais qui veulent rentrer sans être consultés. Ils s’insurgent contre une pétition envoyée au président de la République du Burundi et font savoir que les signataires de cette pétition ont d’autres visées ou un agenda caché.
Cette femme ne cache pas son étonnement. Elle figure sur la liste des 331 réfugiés burundais du camp de Mahama, une liste qui a été envoyée au président de la République du Burundi pour solliciter son appui dans la facilitation de leur rapatriement.
Elle a été inscrite avec toute sa famille composée de 8 enfants à son insu. Elle affirme que personne ne les a consultés pour discuter de ce rapatriement. Selon elle, il n’est pas encore temps de rentrer. « Mon statut porte le numéro 157 00000 558. Sur cette liste composée de plus de 300 personnes, je suis à la 164ème position. De la 164ème position à la 172ème, toutes les personnes sur cette liste sont tous membres de ma famille. Personne d’entre nous n’a été consulté. On n’a aucune idée sur ce dossier de rapatriement. Je ne suis pas pressée pour rentrer car ma seule richesse est mes enfants qui sont avec moi ici au camp. Sinon, j’ai déjà oublié tous les autres biens que j’avais au Burundi. Nous allons rentrer quand la paix sera rétablie », a-t-elle martelé.
Jacqueline Kangabire, elle aussi, s’est retrouvée seule sur la liste. Pourtant, elle ne connaît personne parmi ceux qui ont signé sur cette liste. « Je m’appelle Jacqueline Kangabire du village 8. Je suis mère de sept enfants. J’ai appris que mon nom est inscrit sur la liste des personnes qui désirent rentrer au pays. Je ne connais personne de ces gens-là qui ont confectionné cette liste. Je me demande comment ils ont mentionné mon nom seulement. Si j’étais parmi ceux qui veulent rentrer, je ne pouvais me faire inscrire seule en laissant mes enfants », a-t-elle révélé.
Cinq personnes ont apposé leurs signatures sur ladite liste de 331 réfugiés burundais du camp de Mahama.
Certains parmi ceux qui se sont retrouvés sur cette liste sans être consultés ont saisi le HCR au camp de Mahama. Cette organisation nie catégoriquement d’avoir refusé le droit de rapatriement aux réfugiés qui désirent retourner dans leur pays.
De son côté, le gouvernement du Rwanda se dit prêt à collaborer avec le HCR et les gouvernements concernés pour faciliter le retour digne et sécurisé des réfugiés qui choisissent de rentrer chez eux. Il réitère également son engagement de protéger les réfugiés sur son territoire.
Dans son communiqué de ce lundi, le ministère rwandais en charge des urgences indique qu’il est convaincu que le rapatriement volontaire est une solution durable pour les réfugiés conformément aux conventions internationales et aux lois rwandaises.