Nyarugusu : de nouvelles écoles fermées, les réfugiés burundais dénoncent des pressions pour rentrer

Trois établissements scolaires du camp de Nyarugusu, en Tanzanie, ont été fermés ce lundi 13 octobre. Les réfugiés burundais de ce camp estiment qu’il s’agit d’une pression exercée par les autorités tanzaniennes pour les inciter à rentrer au Burundi. Ils regrettent cette décision qui prive leurs enfants d’accès à l’éducation.
Les écoles concernées sont Urafiki, Uwezo et Furaha, qui accueillaient environ neuf mille élèves. Selon des enseignants du camp, Georges Ndalo, employé du HCR chargé de l’éducation dans le camp de Nyarugusu, s’est rendu sur place accompagné de certains responsables du camp pour ordonner la fermeture de ces établissements. Il a précisé que tous les réfugiés devaient rentrer dans leur pays. Nos sources affirment que même les églises utilisées pour les cours ont été fermées et que les enfants se retrouvent désormais sans encadrement.
Ce même lundi, lors d’une rencontre avec les représentants des églises, Josephat Nyarubakura, employé du HCR chargé des activités au camp, a exhorté les réfugiés à s’inscrire pour le retour au Burundi. Il a indiqué que le HCR disposait « des moyens nécessaires pour le paquet de retour » et a mis en garde contre le refus de s’enregistrer, affirmant que « ce n’est pas bon signe » et que certains réfugiés « semblent attendre quelque chose ». Il a rappelé les conditions dans lesquelles les réfugiés rwandais à Ngala et ceux du camp de Mutabira avaient été contraints de rentrer, soulignant que « la dernière solution est de rentrer pour construire votre pays ».
Josephat Nyarubakura a précisé que le recensement des réfugiés vivant dans les villages environnants était terminé et que le HCR voulait connaître le nombre exact de Burundais présents en Tanzanie pour organiser leur retour. Il a ajouté que « le moment de la sensibilisation est fini » et invité les réfugiés à se faire inscrire rapidement, assurant que l’agence onusienne les aiderait pour le retour au Burundi.
Les réfugiés réfutent la version officielle selon laquelle ils auraient eux-mêmes demandé la fermeture des écoles afin de regrouper les enfants dans un lieu appelé « consolidation », en vue du rapatriement. Ils dénoncent une décision prise sans consultation et accusent les autorités tanzaniennes et le HCR de vouloir masquer leur responsabilité