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Radio Publique Africaine
“La voix des sans voix”

RDC : à Lusenda, les réfugiés burundais en détresse après des mois sans aide humanitaire

Depuis décembre 2024, plus aucune aide alimentaire n’a été distribuée dans les camps de réfugiés burundais en République Démocratique du Congo. À Lusenda, l’un des principaux camps situés dans le territoire de Fizi, la situation s’est rapidement détériorée.

Privés de soutien nutritionnel depuis des semaines, les réfugiés font désormais confrontés à une urgence humanitaire. Plus de 315 enfants et 111 femmes enceintes ou allaitantes sont touchés par une malnutrition aiguë, faute d’accès aux compléments alimentaires essentiels à leur traitement.

Dans le camp de Lusenda, ces denrées thérapeutiques sont devenues introuvables. « Le problème a commencé en janvier », témoigne un réfugié. « D’abord, le Plumpy’Sup, utilisé pour traiter la malnutrition modérée, a disparu. Ensuite, c’est le Plumpy’Nut, destiné aux cas graves, qui a manqué. »

Depuis le début de la guerre opposant le groupe armé M23 à l’armée congolaise dans l’est de la RDC, la vie des réfugiés burundais est devenue encore plus difficile. Plusieurs organisations humanitaires qui leur apportaient une assistance ont quitté la région à cause de l’insécurité.

Les autorités du camp avaient tenté de distribuer du lait comme solution alternative, mais cela n’a duré que peu de temps. « Le manque de compléments alimentaires s’observe depuis le 31 mars. Ceux qui souffrent de malnutrition sévère étaient envoyés à l’hôpital où ils recevaient du lait, mais la distribution a cessé en mai », ajoute notre source.

Les aliments thérapeutiques provenaient de Bukavu, aujourd’hui sous contrôle du M23, ce qui rend tout approvisionnement impossible. En l’absence de toute assistance humanitaire depuis plus de sept mois, les personnes âgées, les handicapés et les plus démunis sont à leur tour touchés par la malnutrition.

« À cause de l’absence d’aide humanitaire, surtout alimentaire, les personnes âgées, les handicapés, les jeunes filles et garçons sont victimes de la malnutrition », indique un habitant du camp. « Ces conflits armés ont causé de graves conséquences : imaginez, un enfant de 11 ans qui pèse 10 kg, un jeune de 25 ans fait 27 kg, une femme enceinte de 5 mois ne dépasse pas 25 kg. »

Les réfugiés du camp de Lusenda lancent un appel à la communauté internationale pour le rétablissement de l’aide humanitaire. Ils demandent également à être relocalisés vers des zones plus sécurisées ou dans d’autres pays capables de les accueillir.

CDH/VICAR : « L’argument sécuritaire ne justifie pas l’abandon des réfugiés de Lusenda et Mulongwe »

Le HCR, le PAM et d'autres organisations partenaires sont appelés à reprendre la distribution de l’aide humanitaire aux réfugiés burundais vivant dans les camps de Lusenda et Mulongwe, en République démocratique du Congo. C’est l’appel lancé par le président de la Coalition des droits humains vivant dans les camps de réfugiés, CDH/VICAR en sigle, qui dénonce une absence totale d’aide depuis décembre 2024, période à laquelle ces organisations humanitaires ont quitté la région.

Selon Léopold Sharangabo, président de cette coalition, l’insécurité évoquée par les humanitaires pour justifier la suspension de l’aide ne constitue pas un motif valable. Il estime que cette raison est un simple prétexte, affirmant que dans d’autres régions du monde plus instables, l’aide humanitaire continue d’être assurée.

Il décrit une situation de plus en plus préoccupante dans les deux camps où vivent ces réfugiés burundais. De nombreux enfants souffrent de malnutrition, l’aide humanitaire est quasi inexistante depuis plusieurs mois, les familles manquent de nourriture régulière, n’ont pas accès aux soins médicaux de base ni aux produits d’hygiène essentiels.

Pour lui, la priorité doit être la reprise immédiate de la distribution de l’aide humanitaire, incluant les produits de première nécessité et les soins de santé. Il martèle que l’argument sécuritaire ne saurait justifier l’abandon de ces personnes vulnérables. Il juge inacceptable que les réfugiés de Lusenda et Mulongwe soient laissés à eux-mêmes sous prétexte de menaces sécuritaires.

Il recommande également de considérer leur transfert vers des pays tiers où leur sécurité et leur dignité pourraient être mieux assurées. Maintenir ces réfugiés dans des zones instables sans protection appropriée, selon lui, va à l’encontre des principes du droit international humanitaire. Il appelle enfin la communauté internationale à agir avec responsabilité et humanité pour mettre fin à ce qu’il qualifie de crise humanitaire silencieuse.

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