Rubirizi : 5 ans sans eau potable, la REGIDESO accusée de promesses non tenues

Les habitants de la zone Rubirizi, en province de Bujumbura, dénoncent cinq années de promesses non tenues par la REGIDESO, qui leur avait assuré un approvisionnement en eau potable. Ils redoutent une résurgence du choléra, maladie déjà fréquente dans leur localité en raison du manque d’accès à l’eau.
Après cinq ans d’attente de la mise en application des promesses faites par la REGIDESO pour leur apporter de l’eau potable dans leurs ménages, mais sans succès, les habitants de Rubirizi estiment avoir été oubliés par cette société. L’un d’entre eux indique que la REGIDESO a refusé de les approvisionner en eau, en leur expliquant qu’elle a encore des travaux à mettre en place. Même les quelques ménages qui sont alimentés en eau n’en reçoivent qu’à peine deux fois par mois.
« Ici à Rubirizi, il y a certains ménages que la REGIDESO avait alimentés en eau. Pour ces derniers, ce n’est qu’une ou deux fois par mois qu’ils reçoivent de l’eau, qui ne coule que très peu de temps pendant la nuit. Et l’autre grande partie des habitants sont ceux que la REGIDESO a refusé d’alimenter, en disant qu’elle a encore des travaux à faire pour augmenter la quantité d’eau à distribuer. Mais cela a été déclaré par le directeur général de la REGIDESO depuis cinq ans », déplore un habitant.
Pour ces habitants, le manque d’eau potable à Rubirizi est un problème crucial, vu que cette localité est souvent menacée par l’épidémie de choléra. Se procurer de l’eau potable demande aussi d’importants moyens financiers. « Vous savez qu’auparavant, cette localité a enregistré des cas de maladies liées au manque d’hygiène, surtout le choléra. Même aujourd’hui, d’autres cas peuvent resurgir, car il y a des cas de choléra dans d’autres localités de Bujumbura. Nous utilisons en effet beaucoup d’argent pour acheter de l’eau puisée dans des fosses. Nous payons ceux qui transportent cette eau à vélo entre 500 et 1 000 francs burundais par bidon selon le trajet parcouru. Nous pouvons dépenser jusqu’à 10 000 francs par jour, sans compter la facture de l’eau à boire », poursuit ce riverain.
Les habitants de Rubirizi interpellent le directeur général de la REGIDESO, Jean Albert Manigomba, afin qu’il tienne ses promesses ; à défaut, ils demandent que le peu d’eau disponible soit partagé équitablement entre tous les habitants. « Nous nous adressons plus particulièrement au directeur général de la REGIDESO, car nous avons entendu que c’est lui qui a pris la décision de ne pas alimenter Rubirizi, en expliquant qu’il allait augmenter la quantité d’eau. Mais cela fait maintenant cinq ans. Alors, où réside le problème ? S’il n’est pas capable de résoudre ce problème, qu’il le soumette à ses supérieurs. Ou bien que le peu de quantité d’eau disponible soit partagée entre tous les habitants », ajoute un autre habitant.
La rédaction de la RPA a contacté Maryse Nzobonimpa, chargée de la communication à la REGIDESO, pour recueillir sa réaction, mais elle n’a pas répondu à notre message.