Le 28 mars 2017, une trentaine d'étudiants qui ont apposé leurs signatures sur le document de préavis de grève ont été convoquées au bureau du Directeur-Adjoint de la sécurité à l'Université du Burundi. Ils ont répondu à cette convocation en groupe, à savoir 178 représentants des étudiants, affichant ainsi leur solidarité.
Alors qu'ils venaient de répondre à cette convocation, un étudiant du nom de Dushime Élysée de la faculté d'économie de l'Université du Burundi a été enlevé par des personnes non-identifiées à l'avenue de l'Université. Il rentrait d'un stage académique qu'il effectue à la Banque BBCI au moment de son enlèvement. Après plusieurs alertes, la police a annoncé qu'il est détenu aux cachots du Service national des Renseignements à Bujumbura.
Le lendemain, quatre autres étudiants ont été arrêtés au centre-ville de Bujumbura. Trois parmi eux ont été relâchés après quelques heures e détention ; le SNR ayant gardé au cachot le Secrétaire Général adjoint des représentants des étudiants.
Cité par le groupe de presse Iwacu, le porte-parole de la police Pierre Nkurikiye confirme ces arrestations et explique qu'ils sont détenus « parce qu'ils ont révolté d'autres étudiants ».
De peur d'être arrêtés par des inconnus ou par les membres des forces de sécurité, plusieurs étudiants sont entrés en clandestinité, abandonnant leurs stages d’études ; nous rapportent des sources.
Ce jeudi 30 mars 2017, certains étudiants ne se sont pas présentés dans les auditoires suite à un appel à la grève en réponse aux arrestations et enlèvements des étudiants signataires du préavis de grève initial envoyé au Président Nkurunziza. Seuls les étudiants ayant des examens programmés se sont présentés.
Les étudiants et leurs représentants demandent la libération de leurs camarades et que les intimidations, disparitions et arrestations cessent. Ils ont également décidé de maintenir le préavis de grève pour dénoncer l’instauration de ce nouveau système d’octroi de la bourse, estimant que ce système défavorise fortement les étudiants issus des milieux pauvres.