Dans son rapport, l’APRODH mentionne que le Service National des Renseignements a contribué énormément à « motiver ses cadres trop zélés » dans la violation des Droits de l’Homme, en leur garantissant non seulement la protection, mais aussi des « postes juteux » après leurs forfaits.
L’APRODH regrette également que cette pratique s’est malheureusement propagée dans d’autres services de défense et du corps de sécurité. Selon le même rapport, des policiers et des militaires de tous les rangs, présumés coupables des violations graves, ont été « remerciés » par les responsables de leurs corps notamment en les envoyant dans les missions de maintien de la paix au compte des Nations Unies ou de l’Union Afrique. Toutefois, l’APRODH se réjouit que ces institutions de marque ont déjà « compris » la stratégie, « et n’ont pas hésité à prendre des mesures de renvoyer de ces missions des policiers et des militaires présumés coupables de graves violations des Droits Humains ».
Dans ce document, l’APRODH cite entre autre Jean Bosco Ngendanganya, accusé de tortures. Il a été promu au poste du conseiller d’Ambassade du Burundi en Afrique du Sud.
Alexis Ntukamazina, actuel Ambassadeur du Burundi au Rwanda, est accusé par l’APRODH d’être parmi les tortionnaires d’Alphonse Marie Kadege, ancien Vice-Président de la République. Alexis Ntukamazina avait été promu 1er Secrétaire d’Ambassade à New-York où il passera peu de temps, « grâce aux dénonciations des burundais vivants en Amérique » et il sera vite expulsé en Juillet 2012, poursuit l’APRODH.
Au lieu d’être poursuivi, il a été directement nommé 1er Conseiller d’Ambassade en Tanzanie. Un peu après, le président Pierre Nkurunziza nommera Alexis Ntukamazina pour représenter le régime de Bujumbura au Nigéria ; mais ce pays a refusé de l’accréditer. En 2014, cet ancien agent du SNR a été cette fois nommé comme Ambassadeur du Burundi au Rwanda, où il se trouve jusqu’à maintenant.
Le rapport de l’APRODH parle également du Général de Brigade Agricole Ntirampeba, que l’organisation accuse d’être parmi ceux qui ont planifié et exécuté les assassinats postélectorales de 2010. Ces assassinats ont visé des membres des partis FNL et MSD notamment ; mais également les massacres de Gatumba de Septembre 2011, explique l’APRODH. C’est d’ailleurs après ces séries d’assassinats qu’Agricole Ntirampeba passe du grade de Lieutenant-colonel à celui de Général de Brigade « en guise de remerciement ».
L’APRODH cite aussi dans son rapport Albert Shingiro, principal artisan du Journal en ligne Nyabusorongo avec des « enseignements divisionnistes ». Il est actuellement Ambassadeur permanent du Burundi auprès des Nations Unies. « Il continu d’enterrer vivant les burundais en s’opposant bec et ongles aux résolutions onusiennes d’envoie des forces qui viendraient protéger les burundais », accuse l’organisation dirigée par Pierre Claver Mbonimpa.
L’APRODH compare en ce moment le Service National des Renseignements burundais de Pierre Nkurunziza à la Documentation des années 1980 de Hissène Habré, l’ancien dictateur Tchadien jugé responsable de milliers d’exécutions durant le temps qu’il a passé au pouvoir.