Ce réfugié burundais cité dans le trafic des enfants du camp de Nduta s'appelle Emma. Selon des informations recueillies auprès des enfants victimes de ce trafic, mais qui ont pu s’échapper des mains de leurs ravisseurs, Emma leur avait promis une vie meilleure dans leur nouvelle destination.
« Il nous a dit qu'on aura une vie meilleure parce que nous serons bien payés. Nous étions 33 enfants, mais 3 sont retournés au camp en cours de route. Pour sortir du camp, on se divisait en petit groupes de 5 personnes : les uns sont passés vers la Zone 11, les autres à travers la 1ère Zone. Nous nous sommes rencontrés dans une brousse », explique l’un de ces enfants.
Selon les mêmes sources, Emma recevait de l’argent en échange des enfants recrutés. « Celui qui nous a recruté a été payé 100 mille shillings tanzaniens pour chaque enfant. Nous, on n'a pas été payé », ajoute notre source.
Les mêmes enfants indiquent qu'ils ont été emmenés dans la localité de Nguruka, où ils ont rencontré d'autres enfants Burundais en provenance des camps de Mutenderi et Nyarugusu.
« Chaque enfant était remis à un patron. Nous avons eu la chance parce que nous avons eu le même patron », fait savoir notre source qui est parvenue à s’échapper avec un autre camarade.
Les enfants qui sont parvenus à regagner leurs familles affirment que les conditions de vie étaient difficiles à Nguruka. Ils étaient chargés de garder les vaches et de vaquer à d’autres travaux, sans rémunération et sans repos. Ces enfants plaident pour la libération de leurs camarades qui sont encore exploités. « Ils mènent une vie malheureuse ; ils ne mangent pas, ils ne se lavent pas, ils travaillent beaucoup sans être payés », conclut notre source.
Les parents des enfants victimes de ce trafic indiquent que le présumé auteur aurait pris le large, après avoir appris que la police a été informée de ce trafic.