Les jeunes du parti au pouvoir et les forces de l’ordre sont les auteurs présumés de toutes les violences sexuelles documentées et rapportées par le comité d’enquête sur le Burundi. Le président de ce comité a donné quelques exemples précis lors de cette 35ème session du Conseil des Droits de l’Homme à Genève.
« Une femme âgée d’une cinquantaine d’années a été violée par 4 membres présumés des imbonerakure en tenues policières, en raison de l’appartenance de ses enfants aux partis d’oppositions et de leur participation aux manifestations d’Avril 2015. Ces bourreaux lui ont ensuite fait subir une autre forme de grave violence sexuelle qu’il met douloureux de décrire ici. Autre exemple, en Janvier 2017, une autre femme a été violée par deux hommes en tenues militaires devant ses enfants. Son mari, membre d’un parti d’opposition, avait refusé de rejoindre le parti CNDD-FDD. La grande majorité de ces violations auraient été commises dans un climat d’impunité totale », a rapporté le président de la commission d’enquête sur le Burundi.
Ougergouz a également évoqué la vidéo des imbonerakure qui appelle la jeunesse du parti présidentielle à la violence sexuelle, une vidéo qui a largement été diffusée et cndamnée sur les réseaux sociaux.
« En Avril 2017, une vidéo a circulé montrant une cinquantaine d’imbonerakure en train d’entonner un chant appelant la jeunesse du parti présidentiel à engrosser les femmes de l’opposition pour qu’elles enfantent des imbonerakure. Suites aux condamnations internationales dont celle du Haut-Commissaire des Nations Unies aux Droits de l’Homme, cette vidéo a été dénoncée par la Secrétaire Nationale chargée de l’information et de la communication du Parti au pouvoir qui a promis des sanctions contre les fautifs. Depuis cette annonce, ces sanctions n’ont pas été prises et nous aimerions entendre le gouvernement du Burundi à ce sujet », a poursuivi le président du comité d’enquête sur le Burundi.
Le Gouvernement du Burundi a jusqu’ici refusé toute coopération avec la commission. Après ce second rapport à mi-parcours, le rapport final de la commission d’enquête sur le Burundi est attendu en Septembre prochain. Ce rapport est sensé établir les responsabilités institutionnelles et individuelles pour ces violations des Droits Humains au Burundi depuis avril 2015 lorsque le président Nkurunziza a décidé de briguer de force un 3ème mandat contesté.